Intelligence artificielle en Afrique: à Brazzaville, un centre de recherche et de formation à l'IA [3/3]
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Appuyé notamment par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le Congo-Brazzaville s’est doté en 2021 du Centre africain de recherche en intelligence artificielle (Caria). Depuis fin 2022, ce centre dispense des formations diverses à des publics variés : de la cybersécurité pour les agents de l’État, à des formations très qualifiantes pour des jeunes chômeurs. Ce centre est présenté comme une aubaine pour la transformation du continent.

Avec notre correspondant à Brazzaville,
Le Caria est logé au premier niveau d’un gigantesque bâtiment de l’université Denis Sassou Nguesso dans la banlieue nord. « Celui qui deviendra le leader de l’intelligence artificielle sera le maître du monde », peut-on lire sur le fronton du Caria.
Le Centre propose quatre types de formation, dont le Caria Youth qui est une initiation à la robotique et à l’intelligence artificielle. Prince Christian Ekouya, 24 ans, se forme comme expert en cybersécurité : « Aujourd’hui, le Congo se dirige vers la modernisation, vers la quatrième révolution qui est numérique. C’est primordial de ne pas manquer ce pôle. Ce serait bien que tout le monde ait une conscience numérique. »
« Ici, dans le monde des entreprises, la certification en cloud computing est de plus en plus demandée, affirme son condisciple, Sagesse Moukakou, licencié en sécurité des réseaux et système informatique. Donc, cette formation m’apporte un grand plus dans ma carrière professionnelle. »
Se former avec et pour les grands de l'Internet
Arborant une robe blanche fleurie, Mariam Oyandzi, 22 ans, qui évolue également dans ce domaine, nous présente sa classe. « Ici, c'est la salle où on bosse tous les jours, montre-t-elle. Donc, il y a des machines, des serveurs et des machines spécialement utilisées pour la simulation avec la plateforme d’Amazone directement. On a aussi une connexion réseau. Si elle manque, cela signifie que le travail ne se fera pas. »
Le Caria travaille ou projette de travailler avec différents géants du domaine : Google, Microsoft, Ali Baba. Maruam Oyandzi est, elle, la première Congolaise à avoir reçu la certification Amazon web services. « Quand on voit le domaine du cloud, c’est la dématérialisation des serveurs ; des serveurs physiques en tout ce qui est virtuel. C’est-à-dire on arrive à virtualiser les systèmes, les serveurs, ainsi que les logiciels pour permettre une flexibilité en travaillant, et une agilité », détaille-t-elle.
Face aux avancées de l’IA, le Congo ne veut pas être à la traine. Au contraire, il souhaite même devenir un acteur incontournable. « D’ici deux ans on ne parlera plus de la transformation digitale sans parler de l’intelligence artificielle, souligne Eric Armel Ndoumba le conseiller du ministre en charge de l’Économie numérique et point focal du Caria. Celle-ci est en train de toucher tous les secteurs d’activités : dans la recherche des fake news, l’intelligence artificielle est capable de détecter une information fausse et celle qui est vraie. Dans le domaine de la santé, aujourd’hui, il y a des traitements du cancer qui commencent à se faire grâce à l’intelligence artificielle. »
Si les autorités portent haut leurs ambitions, les acteurs du numérique doivent encore faire face à des défis récurrents comme les coupures du courant ou des lenteurs sur le réseau internet.
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