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Sommet Emerging Valley: les startupeurs africains à la chasse aux investissements

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La chasse aux investissements pour les start-up africaines. Les levées de fonds ont largement diminué cette année, comme dans le reste du monde. Les investissements ont encore chuté au second semestre. Comment trouver des capitaux pour se développer ? Rencontre de startupers africains lors du forum Emerging Valley qui se tenait à Marseille, en novembre 2023.

Le sommet des startups émergentes Afrique-Europe se déroulait le 28 novembre 2023 à Marseille.
Le sommet des startups émergentes Afrique-Europe se déroulait le 28 novembre 2023 à Marseille. © Capture d'écran emergingvalley.co
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De notre correspondante de retour de Bentiu,

Doudou Tamba affiche un large sourire. Le jeune pharmacien-chimiste sénégalais présente son innovation. Un répulsif anti-moustique naturel qui a reçu une autorisation de mise sur le marché en France. 

Un environnement en constante progression

La start-up de Doudou Tamba, labellisé French Tech, s'appuie sur un incubateur marseillais depuis 2019, utile pour trouver des financements : « Souvent les investisseurs, ils occultent l'innovation. Tant qu'il n'y a pas de preuve de marché, il n’y a pas d'investisseur. Mais c'est vrai qu'avec un accompagnement comme c'est proposé ici, on arrive quand même à avoir des produits qui arrivent à maturité. Lee but derrière, c'est de faire perpétuer cette coopération nord-sud à travers ce type de projet innovant. » 

Certes, les levées de fonds stratosphériques des années post-Covid ne sont plus. Certes, les entrepreneurs africains manquent toujours de financements. Mais Malick Diouf, créateur de LAfricaMobile, très impliqué dans l'écosystème tech' du Sénégal, insiste sur un point, cela progresse : « L'environnement de l'investissement a tellement évolué que les acteurs d'aujourd'hui, les startupers d'aujourd'hui, ne se rendent pas compte de ce qu'il y avait il y a 10 ans. J'ai discuté avec un jeune startuper qui se plaignait du fait, après avoir gagné un prix de 20 millions de francs CFA – l'équivalent de 30 000 euros -, qu'on allait lui donner ça par tranche et que ça allait retarder son projet. Nous à l'époque, quand on a commencé, je me rappelle le premier prix que j'avais gagné au Sénégal, c'était 2 000€. C'était énorme à l'époque. » 

Des investisseurs plus sensibles au capital humain

Cynoia, c’est une start-up franco-tunisienne qui propose des solutions digitales aux petites et moyennes entreprises. À sa tête Nasreddine Riahi, il vient de lever 850 millions d’euros. Il nous explique ce qui a plu aux investisseurs : « C'est vrai qu'il y a de moins en moins d'argent à donner à des start-up. Le capital-risque est révolu, et maintenant, ils investissent plus dans l'humain que dans des "succes stories". Mes investisseurs me le disent toujours : "On a investi en Nasreddine, lui-même, avec sa team". C'était vraiment un chemin semé d'embûches hein, ce n'était pas facile du tout. Mais on a pu quand même aller convaincre pour mettre un gros ticket. » 

Quatre pays : Nigeria, Kenya, Afrique du Sud et Égypte captent toujours l’essentiel des investissements. Mais selon un récent rapport du cabinet StartupBlink, le Sénégal et l'île Maurice ont réalisé cette année les plus fortes progressions sur le continent. 

À écouter aussiPourquoi les start-up en Afrique sont à la peine

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