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Trains africains: le corridor minéralier de RDC veut monter en puissance

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Le corridor ferroviaire Kolwezi-Lobito, débouchant sur l’océan Atlantique, est vital pour les entreprises minières basées en RDC : c’est le moyen le plus rapide et le plus rentable d'exporter le cuivre et le cobalt congolais. Mais la voie ferrée de 427 km entre Kolwezi et la frontière angolaise attend les investissements qui permettront de la rénover.

Dans un rapport, la Banque mondiale se disait «hautement insatisfaite» des résultats de ses investissements au profit de la SNCC.
Dans un rapport, la Banque mondiale se disait «hautement insatisfaite» des résultats de ses investissements au profit de la SNCC. FEDERICO SCOPPA / AFP
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À Kamalondo, une locomotive passe en provenance d’Afrique australe. Mais ce trafic ferroviaire a beaucoup diminué, observe Marcel Yabili, rencontré non loin de la voie ferrée. « Avant, tu avais une circulation de train pour aller à l’usine de la Gécamines et une grande circulation pour aller du sud au nord pour les importations. Maintenant, il y a juste une ou deux locomotives par jour ».

Ces locomotives sont utilisées par le négociant Trafigura pour l’exportation du cuivre et du cobalt de la société minière Kamoa, par le corridor de Lobito. D’autres entreprises minières nourrissent aussi l’espoir d’utiliser cette voie, car elle est plus courte que la voie routière. « Par la route, nous avons beaucoup de problèmes douaniers puisque nous traversons beaucoup de pays, raconte Fortunat Kande chargé des relations publiques de la Somika, société minière du Katanga. Je pense que si nos produits quittaient le pays en passant seulement par l’Angola et rejoignaient ensuite directement l’océan, ce serait une très bonne chose ».

Voie ferrée en mauvais état

En plus de Trafigura, la société Impala assure aussi le trafic ferroviaire sur l’axe Kolwezi-Dilolo vers Lobito et versent le droit de passage à la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). En 2023, quelque 117 000 tonnes de produits miniers, à l’exportation comme à l’importation, sont passés par ce corridor, selon la SNCC. Mais c’est encore faible à cause du mauvais état de la voie ferrée, déclare Mac Manyanga, directeur d’exploitation à la SNCC : « Aujourd’hui, nous sommes encore à une charge acceptable. Mais au regard des opportunités, par exemple les prévisions de la société Kamoa, c’est plus ou moins un million de tonnes pas an qu’il faudrait transporter. Il faut qu’on puisse totalement renouveler la voie. Or la réhabilitation du tronçon Kolwezi-Dilolo-frontière ne serait pas en deçà de 535 millions de dollars ».

Un tronçon convoité

Mais ces fonds ne sont pas encore disponibles, même si plusieurs investisseurs se bousculent pour avoir le contrôle de ce corridor. « Plusieurs tentatives de signer des contrats de partenariat se sont avérées infructueuses parce qu’il y avait toujours des problèmes, explique Lems Kamwanya, ancien directeur adjoint au ministère du Transport de la RDC. Tout le monde veut contrôler ce tronçon ferroviaire. Et la RDC n’ayant pas les moyens de réhabiliter à ses frais, elle compte sur ses partenaires. Mais avec qui partir ? »

Le caractère stratégique du corridor de Lobito aiguise les appétits, les États-Unis apportent leur appui dans la recherche de financement afin de concurrencer la Chine dans l’accès au cuivre et au cobalt de la RDC.

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