Côte d’Ivoire: un lycée professionnel pour former les jeunes à l’agriculture
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La Côte d’Ivoire regorge de matières premières agricoles : cacao, anacarde, coton… sans oublier les cultures maraîchères. Mais une question se pose : comment attirer ou maintenir les jeunes dans le milieu rural ? Exemple avec un projet, dans le centre du pays : depuis deux ans, le lycée professionnel agricole de Botro, près de Bouaké, forme gratuitement les jeunes au maraîchage.

Junior N’Guessan inspecte les plants d’aubergine violette. Dans ce champ-école de 20 ha, les élèves du lycée de Botro, dans le centre de la Côte d'Ivoire, cultivent aussi la tomate, les concombres et les courgettes. « Arrivés ici, on a appris comment espacer pour que les champs soient aérés, explique l’un d’eux. Avant, on ne savait pas à quel moment il fallait faire des apports ou des traitements. Mais ici, ils nous ont montré des étapes précises : à telle date, il faut faire cela, ou cela. Et quand on suit, on voit que ça réussit. »
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Dans ce lycée professionnel, les étudiants apprennent les bases de l’agriculture : comment entretenir une pépinière, comment préparer son terrain, comment faire le suivi d’une récolte. « Il faut une maîtrise des différentes étapes de production jusqu’à la récolte, pour rentabiliser son activité, souligne Karidioula Peguegnami, le directeur de l’établissement. On les emmène à devenir des entrepreneurs agricoles parce que c’est ce qui manque dans notre secteur d’activité. »
Entrepreneurs agricoles
Isaac Kouakou est fils d’agriculteur. Il fait partie de la première cohorte de cette école. Aujourd’hui, il mène ses propres activités : ce jeune cultive de la tomate, des carottes, de l’oignon. Grâce aux conseils de ses parents et aux enseignements théoriques acquis au lycée professionnel, Isaac veut notamment améliorer la vente de ses productions. « Les parents, on a vu que souvent ils produisent avant de chercher la clientèle. Quand c’est comme ça, les gens viennent acheter à des prix dérisoires. Ce sont ces paramètres-là qu’on essaie de voir. On doit trouver des partenaires, avant de mettre la culture en place, comme ça, la vente est un peu facile. »
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Véronique, la vingtaine, applique la même stratégie. Cette jeune mise sur la culture du piment. « Cultiver le piment n’est pas quelque chose qui prend du temps, précise-t-elle. Avec les techniques qu’on va appliquer, ça ne sera pas trop compliqué. J’ai choisi le piment parce que c’est porteur. Le sac de senbon se vend à 36 000 francs CFA. »
Plus de la moitié des deux premières promotions sont en activité. Ces jeunes se heurtent toutefois à une contrainte : le manque de confiance des banques pour financer leur production.
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