Afro-Club, le hit des platines

Tidiane Mario reprend le contrôle de sa vie avec son titre inspirant «Volant»

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Une programmation tout en contraste avec Ino Casablanca, Junior Barry, Tidiane Mario et enfin Ménélik pour la séquence rétro.

Tidiane Mario
Tidiane Mario © Bebert Etou Prod
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Tidiane Mariose se met au « Volant » et prend le contrôle de sa vie

Jostie Tidiane Matsouma Mario, simplement appelé Tidiane Mario, est sans conteste l’un des artistes les plus flamboyants de la scène urbaine congolaise. Né en 1994 à Brazzaville, il s’est d’abord fait remarquer comme danseur au sein du groupe afropop A6 avant de révéler sa voix et son charisme de chanteur. Il est aujourd’hui le créateur d’un style musical qu’il revendique fièrement : l’afro-pagaille, un savant mélange entre folklore congolais, rumba et vibrations bantou. Cette fusion unique a propulsé Tidiane Mario au rang de superstar grâce à son hit « Pagaille », premier single d’un artiste urbain congolais à dépasser le million de vues sur YouTube. Derrière son sourire et son énergie débordante, se cache pourtant une histoire bouleversante : victime d’un grave accident de voiture, Tidiane a failli être amputé. Après des mois d’hospitalisation et de rééducation, il a juré de reprendre le “volant” de sa vie. Son single « Volant », en collaboration avec Kosar, Flatt Boy et Djay Nova, est une métaphore puissante de la maîtrise et de la résilience. « Laisse-moi prendre le volant de nos vies », confie-t-il à sa partenaire. Ses fans, les Pagailleurs, aiment dire que Tidiane Mario est passé du fauteuil roulant au volant du succès, symbole de courage et de renaissance.

Junior Barry célèbre son heure de gloire avec « Say Men Ari »

Junior Barry, de son vrai nom Thierno Hamidou Barry, est l’un des visages de la nouvelle scène urbaine guinéenne. Né en 1994 à Conakry, il s’est fait connaître dès son adolescence en rejoignant le groupe Roi du Ghetto, avant de briller en solo grâce à son aisance scénique et son flow percutant. Il rappe en Poular sur du dancehall et des sonorités afropop. Son nouveau single « Say Men Ari », littéralement « Mon heure est arrivée » en Poular est le premier extrait de son album Saayi, ce morceau est un cri de victoire et un hymne à la revanche joyeuse. Junior Barry célèbre le fruit de ses efforts et proclame que le moment du doute est derrière lui : « C’est mon temps, laissez-moi briller ! » Depuis sa sortie, « Say Men Ari » tourne en boucle dans les clubs de Conakry.

Ino Casablanca fait du métissage un art de vivre musical dans « Bissap du 20ème »

Ino Casablanca, artiste franco-marocain né en Espagne et installé en France depuis ses 12 ans, incarne à lui seul la génération du métissage musical et identitaire. Issu d’un parcours marqué par la migration et la résilience, sa famille ayant fui la crise économique de 2008, il a transformé son histoire en moteur artistique. Son univers est une fusion hybride entre le rap français, les sonorités andalouses et nord-africaines (héritées de son Maroc natal, notamment grâce à sa pratique du violon), et des influences ouest-africaines et brésiliennes. Le résultat, c'est un son afro-urbain novateur, à la fois mélodique, percussif et spirituel. Dans son single « Bissap du 20ème », il signe une œuvre à la fois poétique et identitaire. Le bissap, boisson d’Afrique de l’Ouest à base d’hibiscus, y devient une métaphore du mélange culturel et du rafraîchissement des racines africaines dans le paysage urbain parisien. Le 20e arrondissement de Paris, terre d’accueil des diasporas africaines et maghrébines, sert de décor à cette ode au vivre-ensemble : un lieu où les cultures s’entrelacent comme les arômes du bissap. Ino Casablanca a eu l’idée du morceau en sirotant un bissap sur une terrasse du quartier de Ménilmontant, tout en écoutant une kora mandingue remixée par un beatmaker marocain. Avec humour et lucidité, il prouve que l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne ne sont pas deux mondes séparés, mais les deux faces d’un même soleil créatif.

La séquence rétro du jeudi : « Bye Bye » de Ménélik

Dans l’histoire du rap français des années 90, Ménélik, de son vrai nom Albert Tjamag, occupe une place à part. Né à Yaoundé en 1970 et arrivé en France à l’âge de neuf ans, il a grandi à Bobigny, là où se sont forgées ses premières rimes et sa sensibilité urbaine. Ami et complice de MC Solaar, qu’il rencontre à l’université, Ménélik s’impose dans le sillage du rap jazz, un courant raffiné mêlant poésie, groove et introspection. Avec sa plume fine et sa diction fluide, il signe des titres intemporels comme « Quelle aventure », « Tout baigne » et surtout « Bye Bye », sorti en 1997, devenu l’un des plus gros tubes français de la décennie avec plus de 750 000 exemplaires vendus. Derrière ses sonorités pop et son refrain entêtant, la chanson cache un message fort : une femme indépendante qui met en garde son compagnon trop possessif : « Reste cool bébé, sinon je te dirai bye bye ». Ce titre, faussement léger, parle d’émancipation féminine à une époque où le rap hexagonal explorait encore timidement ces thématiques. Musicalement, Ménélik y mêle un flow doux et groovy à une mélodie r'n'b d’inspiration soul 60’s, un clin d’œil à Serge Reggiani qu’il admirait. Mais l’anecdote la plus savoureuse, c’est celle de la « chanteuse fantôme » : le refrain n’est pas interprété par la jeune femme aperçue dans le clip, mais par Médina Koné, une voix soul magnifique injustement restée dans l’ombre pendant des années. À l’époque, pour des raisons marketing, la maison de disques avait préféré remplacer Médina à l’écran, une décision révélatrice des pratiques parfois opaques de l’industrie musicale. Aujourd’hui, cette vérité retrouvée donne une nouvelle profondeur au morceau : « Bye Bye » n’est pas seulement un tube d’été, c’est aussi un témoignage de l’époque, une chanson symbole d’un métissage culturel et d’une modernité qui ont marqué toute une génération. 

Une sélection disponible exclusivement dans la playlist Afro-Club sur Deezer, Spotify et sur la chaîne YouTube de RFI Musique.

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