Rlutta transforme la simple question « Umeze Bon » en un hymne viral
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L’Afro-Club met à l’honneur la diversité des styles avec Moliy, Tyla, Rlutta, Soraia Ramos, Zara Williams et Pierpoljak dans une séquence rétro aux accents reggae.

Rlutta touche les cœurs avec « Umeze Bon »
Rlutta, chanteuse rwandaise en pleine ascension, réinvente l’afropop d'Afrique de l'Est avec authenticité et audace. Elle s’impose peu à peu comme l’une des voix les plus prometteuses du Rwanda. Sa musique, à mi-chemin entre R'n'B, pop et dancehall, reflète les influences croisées de Kigali, Bujumbura et Dar es-Salaam, trois capitales dans lesquelles elle a vécu dans sa jeunesse. Avec son single « Umeze Bon », Rlutta signe une déclaration d’émotion universelle et intime. Le titre, qui signifie « Comment vas-tu ? » en kinyarwanda, semble anodin, mais derrière cette simple question se cache une véritable introspection amoureuse : la chanteuse y exprime le doute, la lassitude et la recherche d’authenticité dans une relation où les mots ont perdu leur sens. « Umeze Bon » est devenue une expression virale au Rwanda et dans la diaspora. On l’utilise désormais dans les conversations quotidiennes pour sonder avec ironie quelqu’un qu’on soupçonne de ne pas être sincère.
Soraia Ramos et Zara Williams transforment les blessures en force dans « GBB »
Soraia Ramos, la voix d’or du Cap-Vert et de la nouvelle scène afro-lusophone. Elle enveloppe sa musique du créole capverdien. Son premier album, Cocktail (2023), portait bien son nom. Un savant mélange de cultures et d’émotions. Avec le single « GBB », sorti en duo avec la chanteuse congolaise Zara Williams, Soraia livre un hymne à la résilience féminine : un morceau dansant, solaire et libérateur, où elle déclare sans détours : « Aujourd’hui, je connais ma valeur ». Le titre, acronyme mystérieux de « Good / Bad Bitch », joue avec le langage de la culture urbaine pour redéfinir la femme forte, libre et affirmée. Soraia et Zara ont enregistré le morceau après avoir longuement échangé sur leurs ruptures sentimentales respectives : elles en ont fait leur thérapie dansée, à deux voix ! Depuis, les fans en plaisantent sur TikTok : « Si ton ex t’a blessée, mets GBB à fond et oublie-le en te maquillant »
Moliy & Tyla célèbrent la liberté féminine avec « Body Go »
Moliy, la chanteuse ghanéenne et icône montante de l’afro-fusion, est née à Accra avant de s’installer en Floride, elle a grandi entre deux mondes, un double héritage qui nourrit son univers musical : un subtil mélange d’afrobeats, de R'n'B, de dancehall et d’amapiano. Sa carrière a explosé avec le titre « Shake It To The Max », devenu viral sur TikTok. Aujourd'hui, elle revient avec « Body Go », une collaboration électrisante avec la superstar sud-africaine Tyla, lauréate d’un Grammy Award pour son hit « Water ». Ensemble, elles signent le duo féminin le plus brûlant du moment, une alliance parfaite entre le groove chaleureux du Ghana et le rebond hypnotique de l’amapiano sud-africain. Le morceau, sensuel, célèbre la joie, la confiance et la liberté féminine. Ce titre est une véritable ode à l’énergie des baddies, ces femmes affirmées qui vivent sans se justifier.
La séquence rétro du jeudi : « Je sais pas jouer » de Pierpoljak
Pierre-Matthieu Vilmet, alias Pierpoljak, a su marier la nonchalance du reggae à l’âme tourmentée des banlieues françaises. Né à Paris en 1964, il a grandi dans un environnement parfois chaotique, marqué par la débrouille et la marginalité, avant de trouver son salut dans la culture reggae et la philosophie Rasta, qu’il découvre en Dominique et en Jamaïque, où il vivra plusieurs années. Sa musique, un Reggae Roots sincère et mélancolique, raconte son propre cheminement : celui d’un homme qui s’est toujours senti à contre-courant du système. Son plus grand succès, « Je sais pas jouer », extrait de l’album Kingston Karma (1999), illustre parfaitement cette philosophie. Dans cette chanson culte, il confesse avec autodérision son inadaptation au monde moderne : il ne sait pas jouer le jeu du business, ni celui des apparences. Il rit de ses échecs tout en affirmant son authenticité : il n’a su “remuer que sur le reggae”. Ce morceau est devenu un manifeste de sincérité, une anti-chanson à succès devenue hymne malgré elle.
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