Aujourd'hui l'économie

Mission très spéciale pour James Bond: sauver le cinéma!

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Le dernier James Bond arrive enfin sur les écrans français, avec 18 mois de retard sur le calendrier. À cause du coronavirus. L’agent 007 débarque avec une mission supplémentaire : sauver les salles de cinéma. 

Daniel Craig, lors de la première mondiale du nouveau James Bond «Mourir peut attendre», à Londres, le 28 septembre 2021.
Daniel Craig, lors de la première mondiale du nouveau James Bond «Mourir peut attendre», à Londres, le 28 septembre 2021. © REUTERS - TOBY MELVILLE
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Les recettes mondiales du cinéma se sont effondrées en 2020, chutant à 12 milliards de dollars, presque quatre fois moins que l’année 2019, une année record pour cette industrie. Cette année on remonte la pente avec 20 milliards de recettes escomptées. Malgré la fin du confinement, les spectateurs ne sont pas pressés de revenir dans les salles obscures. Certains redoutent encore le virus, et beaucoup ont renforcé leurs nouvelles habitudes de consommation, de plus en plus tournée vers le streaming. C'est pourquoi le score de Daniel Craig, qui incarne pour la dernière fois l’espion britannique le plus célèbre au monde, est attendu comme le messie par l’industrie du cinéma.

En quoi James Bond peut-il sauver le cinéma ?

James Bond est une valeur sûre, en près de 60 ans d'existence, la saga a généré 7 milliards de dollars de recettes. Contrairement à d'autres grosses productions tournées vers des publics très ciblés, les tribulations de ce séducteur international sont appréciées par toutes les générations, sous toutes les latitudes. Il est donc susceptible de drainer des familles entières au cinéma. Un public qui va renflouer les caisses et qui aura peut-être envie de revenir en découvrant les bandes annonces des autres films à venir. Un sondage réalisé au Royaume Uni indique que plus d’un homme sur deux, 51% exactement, retournera au cinéma pour la première fois pour voir No Time To Die, Mourir peut attendre. A priori ça marche plutôt bien : le film cartonne outre-manche où il est sorti le week-end dernier. Il a déjà réalisé un chiffre de 125 millions de dollars dans les 54 pays où il est diffusé, un record absolu pour les premiers jours d’un James Bond. La sortie prochaine sur le marché américain puis en Chine à la fin du mois d’octobre devrait faire exploser la fréquentation.

Les salles ont besoin de James Bond pour rebondir, James Bond a-t-il besoin des salles ?

Absolument. Le streaming ne suffirait pas à amortir un budget estimé à 300 millions de dollars. Les producteurs espèrent des recettes en salle de l’ordre du milliard de dollars, Skyfall est le seul James Bond qui a dépassé cette barre symbolique. En remplissant les salles les blockbusters donnent à l’industrie les moyens d’investir dans d’autres genres. Sans eux beaucoup de films ne verraient pas le jour et des salles seraient condamnées à disparaitre. L’écosystème de l’industrie du cinéma est défié par les plateformes, les Netflix, Disney et consorts mais il reste ancré dans les salles. D’ailleurs Amazon qui a racheté la MGM, le studio qui produit les James Bond, s’est engagé à respecter une première sortie au cinéma. Pour le moment pas question de modifier la chronologie.

James Bond c'est aussi une bonne affaire pour d'autres secteurs de l'économie.

Pour les marques du luxe ou de la tech prêtes à dépenser des dizaines de millions de dollars pour bénéficier de cette vitrine mondiale. Les montres Omega, le champagne Bollinger et bien sûr l'Aston Martin font partie des accessoires incontournables de l'agent 007. Le passage dans un film qui sera multi diffusé pendant des années, voire des décennies, assure une notoriété quasi éternelle, bien mieux que n’importe quelle campagne de publicité.

EN BREF

► Tesla a été condamné à payer 137 millions de dollars à un ancien salarié victime de racisme. Cet ancien opérateur de monte-charge s'est plaint des insultes, des propos dénigrants envers les Noirs. Ce jugement doit servir de mise en garde dans les entreprises estime un avocat spécialisé dans les droits civiques.

► À suivre aujourd'hui aux États-Unis, l'audition de la directrice du FMI, soupçonnée d'avoir favorisé la Chine quand elle était à la banque mondiale. Kristalina Georgevia aurait fait pression sur les équipes rédigeant le « Doing Business » pour éviter à Pékin de reculer dans ce classement annuel mondial très suivi par les investisseurs. Suite à ces révélations, cet outil très décrié a été définitivement enterré.

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