Sommet «Choose France»: l’industrie tricolore traverse une période de turbulences
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Plus de 150 entreprises françaises sont attendues à la Maison de la Chimie, à Paris, ce lundi 17 novembre, pour le sommet Choose France. Une édition rassemblant - cette fois - uniquement des groupes tricolores ; elle intervient alors que l’industrie française traverse une période difficile.

C’est un rendez-vous devenu incontournable depuis 2018. Chaque année, Emmanuel Macron convie au château de Versailles des investisseurs étrangers qui font le choix de la France, l’occasion d’annoncer des projets qui se chiffrent à plusieurs milliards d’euros.
Cette fois, seules les entreprises tricolores sont invitées pour cette « édition France » du sommet. À l’Élysée, on veut « célébrer la France qui réussit », montrer « qu’en dehors des débats politico-médiatiques, il y a des entreprises qui continuent d’investir ». Ce sommet s’inscrit d'ailleurs dans une séquence politique : il y a dix jours, le salon du Made in France se tenait à la porte de Versailles, et ce week-end, Emmanuel Macron a inauguré l’exposition du Fabriqué en France. Cette fois, d’après Bercy, l’idée est de « montrer qu’il y a une réalité qui dépasse le contexte budgétaire et l’instabilité internationale ».
Une « nouvelle phase de désindustrialisation »
Pourtant, pour les entreprises tricolores, la réalité est plutôt sombre. Au premier semestre 2025, il y a eu 44 ouvertures de sites industriels, contre 82 fermetures. Le solde est positif si on inclut dans les chiffres les extensions de sites, mais le constat de la Direction générale des entreprises est clair : il y a un « ralentissement de la réindustrialisation ».
Pour Anaïs Voy-Gillis, chercheuse associée à l’université de Poitiers, cela va même plus loin. D’après elle, « on est dans une phase de destruction de valeur industrielle, une nouvelle phase de désindustrialisation ». Parmi les secteurs en crise, on note l’automobile. Avec, par exemple, l’annonce, il y a quelques jours, par l’équipementier allemand Mahle de la fermeture de son site de Moselle. L’agroalimentaire souffre également, à l’image de Danone qui va fermer son usine historique de Blédina, à Villefranche-sur-Saône.
Discussions « à bâtons rompus »
Alors qu’est-ce qui bloque ? Il y a l’instabilité politique en France, qui « retarde les investissements des entreprises », pour Anaïs Voy-Gillis. La féroce concurrence internationale est également l’un des facteurs qui explique ce ralentissement, venue notamment de Chine, qui inonde le marché européen de ses excédents de production. La semaine dernière, un collectif d’entrepreneurs français publiait, dans le Journal du dimanche, une tribune dénonçant la surtaxation et l’empilement des normes. Pour les entreprises françaises, ce sommet sera donc l’occasion d’évoquer toutes ces difficultés. À Bercy et Matignon, on promet des discussions « à bâtons rompus » avec les industriels.
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