Universal entre en bourse: la consécration pour le numéro un mondial de l’industrie musicale
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C’est aujourd’hui [21 septembre] qu’Universal Music Group, le plus gros label musical au monde, fait ses premiers pas à la bourse d’Amsterdam. Sa maison mère, le groupe Vivendi dirigé par Vincent Bolloré, espère toucher le jackpot au moment où cette industrie connait une nouvelle ère de prospérité.

En 2013, Vivendi a snobé les 8,5 milliards de dollars (6 milliards d'euros) qu’on lui proposait pour ce qui était encore une pépite. Incompréhension générale dans le monde de la musique alors en pleine déconfiture, l’année suivante le marché touche le fond pour rebondir sur une trajectoire ultra rapide. Depuis, la pépite s’est transformée en joyau, sa valeur est maintenant estimée à 40 milliards de dollars (30 milliards d'euros). Le piratage qui avait éreinté le marché de la musique au début du siècle n’est plus qu’un vieux souvenir, tout comme le CD, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre.
C’est maintenant le streaming qui fait la fortune des grands labels
Spotify, Apple Music, sont les nouveaux supports de la consommation musicale. Et d'autres prennent le relais, au premier semestre, la croissance du marché de la musique est de 27% aux États-Unis avec la montée en puissance de TikTok ou encore du vélo d'intérieur connecté Peloton. Ces nouveaux modes de consommation profitent surtout à ceux qui détiennent les droits des artistes, c’est-à-dire les labels. Les deux tiers des revenus de Spotify repartent directement dans la poche des maisons de production. Plus de la moitié des revenus d’Universal proviennent de ces réseaux.
Universal gagne beaucoup d’argent grâce à un catalogue hors du commun
Effectivement, la maison a signé avec les artistes les plus téléchargés, des Beatles à Taylor Swift en passant par le rappeur Kendrick Lamar ou Billy Eilish. Universal signe des chèques sans compter pour rester le plus grand au monde. L’an dernier, le rachat de tous les titres de Bob Dylan pour 300 millions de dollars a fait sensation. Les dix plus grands artistes de l’année 2020 sont tous chez Universal.
Le streaming est-il aussi rentable que l'a été le CD ?
Le marché de la musique n’a pas encore retrouvé son pic de 1999, à cette époque on dépensait en moyenne 80 dollars par an, aujourd’hui le panier moyen du mélomane branché à son casque est de 37 dollars. Donc pour le moment a priori les revenus sont moindres. Mais les marges sont plus avantageuses puisque le label n’a plus à supporter les frais de distribution. Et il y a encore une marge de progression, la fin du confinement va relancer le spectacle, l'autre source de revenus. La cote des droits d’auteur et donc des revenus des maisons de production pourrait grimper encore. Ce n’est pas une rente pour autant. Il faut sans cesse renouveler son catalogue pour rester le meilleur. La moitié des revenus d’Universal proviennent des titres disponibles depuis moins de trois ans.
Est-ce qu’Universal a encore une marge de progression ?
C’est aujourd’hui le leader, avec 40% du marché mondial devant Sony et Warner Music, les deux autres géants de l’industrie musicale. Leur hégémonie pourrait être remise en cause par les indépendants, depuis trois ans ils grignotent régulièrement des parts de marché. Les artistes sont aussi de plus en plus tentés par l'auto-production. Et s'ils sont fidèles aux mastodontes ils commencent à exiger une plus grosse part du gâteau. L’autre défi à relever sera de conquérir de nouveaux marchés. Universal est présent dans 80 pays, pour la plupart occidentaux. S'imposer dans les pays émergents n'est pas gagné d'avance. Parce que le pouvoir d'achat y est moindre et aussi parce que les artistes les plus populaires ne sont pas forcément référencés chez Universal. Enfin, dernier défi, et pas des moindres : résister à l'explosion des nouveaux formats audio comme le podcast qui vont de plus en plus concurrencer la musique.
► EN BREF
Une levée de fonds record pour une licorne française, Sorare, qui mise sur la blockchain. Cette start up a récolté 580 millions d'euros pour financer son développement à l'international. Sorare utilise la technologie des NFT, les non fungible token. Son activité : un jeu en ligne d'échange de vignettes de joueurs de football. Son ambition : devenir le numéro un mondial dans le secteur du divertissement dans l'univers du sport.
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