Ces 9 et 10 septembre, le sommet annuel du G20 se tient dans la capitale indienne. Le menu est chargé : il sera question de climat, de la dette, et bien sûr de l’Ukraine. De nombreux points à aborder, qui dépassent largement le cadre de l’économie.

La gestion coordonnée de l’économie est l’ADN de cette instance de gouvernance mondiale née dans les années 1990 pour accompagner la globalisation. C’est d’ailleurs dans ce registre que le G20 s’est révélé le plus efficace, au lendemain de la crise financière de 2008.
Mais la situation économique de 2023 n’a plus rien à voir. La pandémie et les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont fait éclater la mondialisation. Les États les plus riches pensent d’abord en termes de souveraineté, voire de protectionnisme. Cela ne veut pas dire que des convergences sont impossibles, mais elles sont difficiles à atteindre.
Mettre l’accent sur les problèmes économiques prioritaires des pays du Sud
Le club du G20 représente 80% du PIB mondial, ce sont donc souvent ses membres qui sont créanciers des pays en développement. Le premier d’entre eux, la Chine, est plutôt réservée sur cette question épineuse pour ses intérêts économiques. En l’absence de Xi Jinping, on voit mal son représentant, le Premier ministre Li Qiang faire de nouvelles propositions sur le sujet.
À lire aussiInde: effervescence à New Delhi avant le G20
En revanche, Joe Biden sera bien présent. Le président américain arrive avec des propositions très concrètes. Non pas sur la dette mais sur le financement à grande échelle du développement et de la lutte contre le réchauffement dans les pays les plus fragiles. On parle de centaines de milliards de dollars qui seraient alloués par une Banque mondiale rénovée. Une alternative en quelque sorte à la route de la soie chinoise.
Des progrès espérés sur le climat ?
Aujourd’hui, un certain nombre de pays, comme l’Inde et la France, militent pour le triplement des énergies renouvelables d'ici à 2030. Mais la Russie et l’Arabie saoudite, les deux poids lourds du marché des hydrocarbures, trainent des pieds. C’est l’une des grosses bagarres de ce G20 qui opposent non pas le Nord au Sud mais les pays pétroliers aux pays consommateurs.
L’autre sujet qui fâche, c'est bien sûr l’Ukraine. Les 19 États sont à peu près d’accord sur les termes de la déclaration, y compris la Chine, mais pas les Russes, évidemment. Cette nuit, les sherpas ont encore passé une longue soirée à négocier un texte qui soit endossé par tous les participants. Sans unanimité, le G20 perdrait sa crédibilité.
Le pouvoir de changer la donne ?
Il peut donner des inflexions, comme il l’a fait avec succès pour la taxe sur les multinationales, mais la mise en œuvre au niveau national est longue à se concrétiser. Et quand la donne change, les engagements sont très vite oubliés.
À Rome il y a deux ans, le G20 avait pris l’engagement de ne plus financer les investissements dans le charbon à l’étranger. Les participants avaient aussi promis de réduire les subventions aux énergies fossiles. Mais le déclenchement de la guerre russe en Ukraine a provoqué une crise énergétique et en 2022 la consommation de charbon comme l’octroi des subventions ont atteint de nouveaux sommets. Réduisant à néant les vœux pieux du G20.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne