Aujourd'hui l'économie

Après les Jeux de Paris, l’avenir du Parc des Princes plus que jamais incertain

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Dans notre série d'été sur les stades, nous nous intéressons aujourd'hui au Parc des Princes. Mythique enceinte du club de football Paris Saint-Germain, ce grand bâtiment de béton inauguré en 1972 est tout près du boulevard périphérique, qui fait le tour de la capitale. Il peut accueillir un peu plus de quarante-huit mille spectateurs. Pas assez pour le président du club, Nasser Al-Khelaïfi. Lui veut acheter le parc pour l'agrandir, mais la Mairie de Paris, actuel propriétaire, refuse de le vendre. Un conflit aux enjeux stratégiques, économiques, mais aussi fortement symboliques.

Vue aérienne du Parc des Princes à Paris, en avril 1997.
Vue aérienne du Parc des Princes à Paris, en avril 1997. AP - Remy de la Mauviniere
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Les chants des parisiens résonnent dans l'enceinte de béton. Les fervents supporters n'imaginent pas le PSG sans le Parc des Princes, recueil de leurs précieux souvenirs, heureux comme malheureux. Bastien Stisi, fan de la première heure :

« J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup d'affection pour ce stade qu'on voit à peine, qui est vraiment ancré dans une urbanité à laquelle on est tous vachement attachés. Le Parc des Princes, j'ai l'impression de l'avoir vu sur toutes ces coutures. Je suis rassuré par le fait qu'on reste le Parc. Je suis rassuré qu'on s'appelle encore Parc des Princes et pas Emirates Parc, je ne sais pas quoi. C'est vraiment un endroit que j'adore. »

Pourtant, le fond qatarien, actionnaire principal du club depuis 2011, menace d'installer le PSG ailleurs. En janvier dernier, le président Nasser Al-Khelaïfi lâche aux journalistes :

« On sait ce qu'on veut, c'est fini pour nous. »

Fini pour eux : ce sera l'achat ou le départ. Il faut être propriétaire pour mener à bien le projet d'agrandissement du stade. Projet impliquant douze mille places de plus, soit de meilleures recettes les soirs de match.

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Bras de fer avec Anne Hidalgo

De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, refuse de céder ce précieux terrain, dans un quartier où le mètre carré vaut dans les dix mille euros. Catégorique, elle rejette la vente du patrimoine de la capitale.

Ce qui a le don de révolter les supporters du PSG, notamment le collectif Ultra Paris. En février dernier, pendant un match contre le club de Lille, le LOSC, ils entonnent « Hidalgo, démission ! ». « Sans le PSG, le Parc n'a plus de prince », peut-on lire sur une banderole.

La brouille est insoluble, explique Guillaume Gouze, consultant économique spécialisé dans les stades :

« Dès le début, dans la stratégie du Paris Saint-Germain version Qatar, il y avait cette idée de se rendre maître et possesseur du Parc des Princes pour faire apparaître le stade à son bilan comptable, donc augmenter la valorisation du club et de l'autre côté de s'exonérer d'une tutelle publique pour avoir le stade. » 

« Que devient le Parc des Princes sans le PSG ? »

Alors le PSG a dans un premier temps évalué la possibilité de s'installer au Stade de France, utilisé pour l'équipe nationale des Bleus. Une option abandonnée en janvier, décriée par les supporters et pas vraiment judicieuse économiquement.

Reste donc la solution de faire construire. Mais il faut trouver le terrain : au moins cinquante hectares, à moins de vingt kilomètres de Paris.

Ce départ qui s'annonce soulève aussi la question de l'avenir du Parc des Princes, reprend Guillaume Gouze :

« Que devient le Parc des Princes sans le PSG ? Il n'y a plus de club résident, ça revient dans le giron de la ville de Paris, il y a des frais d'entretien assez forts. Est-ce qu'il est détruit pour faire autre chose ? Est-ce qu'un autre club vient y jouer ? Si oui, lequel ? C'est la vraie problématique de management public auquel devrait être confronté à la ville de Paris. »

Les chants des supporters pourraient à l'avenir résonner en banlieue. La question : est-ce qu'on les entendra jusqu'à Paris, autrement dit, est-ce que le PSG restera le club de la capitale...

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