À la Saint-Valentin, chaque 14 février, les couples d’amoureux s’embrassent et se jurent fidélité. Et les autres animaux ? Se font-ils des bisous ? Sont-ils fidèles et monogames ?

La fidélité n'est pas naturelle ! La polygamie, c'est la règle, et d’abord pour les mâles qui produisent, à la chaîne, des millions de spermatozoïdes. Multiplier les partenaires, c'est assurer la diversité génétique de sa descendance.
« Tout se passe comme si l’évolution avait privilégié la diversité des conduites sexuelles, parce que cette diversité sexuelle entretient la diversité du monde, la diversité écologique, précise Thierry Lodé, professeur d’écologie évolutive à l’université de Rennes-1, spécialiste de la sexualité animale. Un mâle qui copule avec beaucoup de femelles peut avoir beaucoup de descendants, donc il y a un intérêt pour lui de copuler avec plusieurs femelles. Et la femelle, en copulant avec beaucoup de partenaires, peut multiplier la diversité de ses portées. »
On l’a bien compris, la monogamie est l'exception chez les animaux. Seulement 3% des espèces connues sur la planète sont monogames. C’est un peu plus chez les mammifères, 9%, et beaucoup plus pour les oiseaux, à 90%, parce qu'il faut être deux pour couver les œufs et chercher à manger.
Entorses au contrat amoureux
Il existe une monogamie exclusive, jusqu'à la mort, pour de rares espèces, les inséparables, ou les cygnes. Mais même chez les animaux réputés fidèles, il y a des entorses au règlement. « Chez le pinson, une fois que le mâle habituel est parti, la femelle va retrouver un mâle qui est bien souvent le voisin du coin, raconte Thierry Lodé. Et comme le mâle qui est parti est allé copuler avec une autre femelle, ça donne des nichées qui sont rarement au-dessus de 40% monogame ; il y a le plus souvent des frères et des sœurs qui viennent d’un autre père ou d’une autre mère. »
D'où vient donc la monogamie ? Les espèces qui la pratiquent y ont trouvé un intérêt évolutif. Elle est d’ailleurs bien souvent subie. « Plus il est difficile de rencontrer un autre partenaire, plus les individus vont avoir tendance à garder celui qu’ils ont, explique Thierry Lodé, auteur d’une Histoire naturelle du plaisir amoureux (éditions Odile Jacob). Et puis le deuxième critère de la monogamie, c’est le degré de jalousie des deux individus. Le mâle surveille attentivement la femelle pour qu’elle n’essaie pas d’aller voir ailleurs et pour qu’elle ne puisse pas engendrer des descendants qui ne seraient pas de lui. Mais dans tous les cas, il y a toujours de la tricherie... Le propre même de cette monogamie, c’est que les individus font de fortes entorses à leur contrat. » Toute ressemblance avec l’espèce humaine n’est pas totalement fortuite. Saint-Valentin ou pas, l'humain est un animal comme les autres.
LA QUESTION
Il faut espérer que ce ne soit pas de la rage ! Il s’agit surtout, pour le chien, de sociabiliser. On parle d’odeur sociale. C’est la raison pour laquelle quelques animaux s’embrassent « sur la bouche », parce qu’il y a, dans la salive, des informations sur le système immunitaire de son partenaire. On échange sa salive chez les mammifères (les souris, les chiens, les écureuils…) pour trouver un système immunitaire le plus différent du sien. Voilà pourquoi, en amour, les opposés s’attirent.
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