Capable de transporter des tonnes de sable d’Afrique en Amérique, de féconder des milliers d’espèces de plantes, ou d’accompagner les oiseaux migrateurs, le vent est un allié de la nature.

C’est le coup du Sirocco. Pour la deuxième fois en un mois, le vent du Sahara, la région au monde la plus touchée par l’érosion éolienne, pousse vers la France des nuages de sable. La neige des Pyrénées prend une couleur ocre. C’est un peu d’Afrique en Europe,
Mais pas qu’en Europe. Chaque année, ce sont 27 millions de tonnes de sable - oui, autant en emporte le vent -, des milliards de grains de sable qui traversent l’Atlantique et retombent en Amérique du Sud, notamment en Amazonie. Dans ce sable, il y a du phosphore issu des poissons qui vivaient dans l’immense lac présent au Sahara il y a 10 000 ans. Et le phosphore, les plantes adorent ça ; c’est de l’engrais. Ainsi, à des milliers de kilomètres de distance, le désert du Sahara fertilise la forêt d’Amazonie et, au passage, le phytoplancton de l’océan Atlantique.
Le vent pour se reproduire
Quel bon vent les amène ? Les plantes disent : merci le vent. Celles qui sont anémophiles, qui aiment le vent : les graminées, les chênes, les pins, les pissenlits qui sèment à tout vent… Parce que c’est grâce au vent que des milliers d’espèces de plantes peuvent se reproduire. Il transporte le pollen, les gamètes mâles, vers les gamètes femelles. Une reproduction très aléatoire, beaucoup plus que les plantes entomophiles, fécondées par les insectes. Pour le noisetier, par exemple, un grain de pollen a une chance sur 4 millions d’atteindre sa cible. C’est pour multiplier leurs chances que les plantes anémophiles produisent autant de pollen.
Avec le vent, va, tout s’en va… Le vent est parfois l’ennemi des arbres, quand il devient tempête. Mais dans les zones venteuses, les plantes se sont adaptées, plus trapues, aux racines étendues à l’horizontale pour être moins vulnérables.
Le vent pour communiquer
Le vent est un allié des animaux. En particulier des oiseaux migrateurs qui sont portés par leurs ailes et le vent sur des milliers de kilomètres. Sur terre, le prédateur sera face au vent, pour éviter que la proie ne l’entende ou ne le sente. Et quand un troupeau d’antilopes approchent d’acacias, c’est un vent de panique. Les arbres préviennent leurs congénères du danger, grâce à de l’éthylène porté par le vent.
Et comme pour dire aux prédateurs : allez, du vent !
« Qu’est-ce qu’un écoduc ? »
C’est un viaduc écologique : un pont ou un tunnel qui permet la libre circulation des animaux. Le 22 avril, pour la Journée mondiale de la Terre, les travaux de l’écoduc présenté comme le plus grand au monde seront lancés aux États-Unis (où on estime que chaque année 1 million d’animaux sont tués sur les routes). En Californie, le pont des animaux mesurera 65 mètres de long et 50 mètres de large pour enjamber une autoroute de 10 voies, sur les hauteurs de Santa Monica. Rien n’est prévu en revanche pour les insectes qui s’écrasent sur les pare-brises. Ils sont de moins en moins nombreux.
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