Chronique des médias

Réseaux sociaux: la violence sur tous les écrans

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Face à la complexe modération de contenus violents sur les réseaux sociaux, Bruxelles a mis en garde Meta et TikTok, et ouvert une enquête contre le réseau X d’Elon Musk.

Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © Darko Vojinovic/AP
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Bruxelles est intervenu dans le contexte des massacres du Hamas en Israël. On retrouve sur les réseaux sociaux des appels à la haine et des fausses informations comme cette prétendue photo d’enfants israéliens en cages à Gaza, qui est en réalité une image qui circule depuis au moins deux ans. On trouve aussi des rumeurs invérifiées ou des témoignages suspects, comme l’histoire des 40 bébés décapités au kibboutz de Kfar Aza, qui n’a pas été confirmée par les autorités israéliennes.

Mais c’est aussi à la violence des vidéos amateurs que sont confrontés les régulateurs. Et ce d’autant que ce que l’on voit sur les réseaux sociaux se retrouve vite sur les chaînes de télévision. Par exemple, après le massacre, plusieurs chaînes d’information dont diffusé la vidéo ou la photo d’une jeune femme dénudée, et probablement morte, exhibée comme un trophée sur un pick-up. La seule différence avec ce qui est publié en ligne est le floutage qui masque le visage de la victime.

Images de cadavres, assassinats filmés, vidéos humiliantes d’otages… C’est contre tout cela que l’Union européenne se dresse, forte de son nouveau règlement, le Digital Services Act (DSA). Le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, a fait par exemple cette mise en garde à TikTok : « Vous avez une obligation particulière de protéger les enfants et les adolescents des contenus violents ». Mardi, il a fait aussi état de ces images violentes ou trompeuses pour justifier l’ouverture d’une enquête contre X, alors même qu’il faisait mine de croire, il y a un an, à la volonté d’Elon Musk de suivre scrupuleusement la législation européenne.

Pour l’heure, les plateformes savent qu’elles n’ont pas grand-chose à craindre, au moins tant que le comité des coordinateurs du DSA ne sera mis en place, l’an prochain. Elles affirment qu’elles font leurs meilleurs efforts, comme Meta qui dit avoir supprimé ou signalé 795 000 messages en trois jours. Ses réseaux sociaux, dit-elle, limite la recommandation des contenus illicites, supprime les images où les visages des otages sont identifiables et restreint la diffusion de mots clés.

En fait, c’est surtout à nous, internaute, socionaute, qu’il revient d’agir en ne republiant pas certaines images. On l’a vu encore ce vendredi 13 octobre à Arras avec l’assassinat d’un professeur de lycée, Dominique Bernard. La vidéo de l’assassin donnant des coups de couteau a été abondamment relayée sur X, avant d’être retirée quelques heures après. Entretemps, la vidéo est en tête des tendances et a été reprise par TF1 comme France Télévisions, qui n’ont toutefois pas montré le passage à l’acte.

À lire aussiFrance: un enseignant poignardé à mort et deux blessés dans un lycée à Arras

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