Les cinémas américains et français retrouvent des couleurs
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Les acteurs et les grands studios de Hollywood ont trouvé un accord et mis fin à la grève ce mercredi 8 novembre 2023 qui paralysait depuis des mois la production de films et de séries. Qu’ont-ils obtenu et quelles sont les perspectives du cinéma aux États-Unis et en France ?

Après les scénaristes en septembre, les acteurs ont arrêté leur grève de 118 jours sans que toutes leurs revendications, loin de là, soient satisfaites. S’ils ont bien obtenu une revalorisation de leur salaire minimum, de 7 à 8% selon Variety, et non de 11% comme demandé, ils n’ont obtenu qu’à moitié gain de cause sur l’intéressement au succès de leurs films sur les plateformes de streaming. Il y a bien un système de primes qui est prévu pour les visionnages sur Netflix, Prime Vidéo ou autre Disney+, mais rien à voir avec la télé où la rediffusion d’un film ou d’une série est rémunérée en fonction de l’audience. Là, on reste dans un paiement au forfait sans prélèvement direct en fonction du nombre de visionnages. Enfin, des garanties ont été données alors que les acteurs craignent l’utilisation qui peut être faite de leur voix et de leur image par l’intelligence artificielle, y compris après leur mort.
Le cinéma français a le vent en poupe
Et le cinéma français, lui, se trouve plutôt en forme. On l’a vu aux Rencontres des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) cette semaine au Touquet, les chiffres du cinéma sont bons puisqu’on s’attend à une année au-dessus de 200 millions d’entrées, soit un niveau équivalent à la période pré-Covid. La part de marché du cinéma français est de près de 39% contre 8% au Royaume-Uni ou 21% en Allemagne.
Huit films français ont déjà dépassé le million d’entrées et ils seront bientôt neuf avec Le Règne animal de Thomas Caillet qui frise le million. On le sait peu, mais la France a la troisième offre de cinéma sur les plateformes de streaming derrière les États-Unis et l’Inde. Tout cela, on le doit à un système de financement public par le Centre national du cinéma qui a permis de produire plus de 200 films agréés l’année dernière.
Un grand nombre de films, trop peut-être ? C’est la question posée par certains politiques. Ils s’interrogent sur la distribution des aides et la rentabilité de certains films. Alors que la Cour des comptes a appelé à une réforme approfondie, des rapports Lasserre ou Karoutchi se sont interrogés sur ces aides jugées trop nombreuses ou trop coûteuses. Mais comme l’a fait remarquer la réalisatrice Jeanne Herry, cette profusion est le signe d’une vitalité et « plus il y a de films, plus on se donne de chances de connaître des succès en salles » dit-elle et, dans une deuxième vie, à la télé et en streaming. Alors oui, il y a parfois des films qui font moins de 20 000 entrées, mais ils peuvent ensuite donner de grands réalisateurs comme Thomas Lilti ou Dominik Moll. Et c’est toute une vision du monde qui est portée à travers eux.
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