Chronique des médias

La green-mania des médias français

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Cette semaine, La chronique des médias parle de la COP28 et du rôle que peuvent jouer les médias pour favoriser la transition écologique vers une économie bas-carbone.

Les médias parlent de plus en plus de sujets liés à l'écologie.
Les médias parlent de plus en plus de sujets liés à l'écologie. © Pixabay
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La plupart des médias français se sentent aujourd’hui pleinement investis sur la question. TF1 a lancé il y a un an sa feuille de route sur le climat et s’efforce de traiter plus et mieux la thématique environnementale en s’intéressant notamment au quotidien des Français, sans les culpabiliser. Ce sont près de 1 000 sujets par an dans ses journaux télévisés, soit une hausse annuelle de 37%, c’est désormais une chaîne digitale dédiée, « Notre planète », ou encore des reportages immersifs, en réalité augmentée, pour imaginer à quoi ressemblera la France en 2030.

De son côté, France Télévisions a élargi depuis mars son bulletin météo qui devient chaque jour un véritable journal du climat, France 24 comme RFI ont chacune des émissions environnementales avec Élément Terre et C’est pas du vent. M6 a fait appel à son animateur Mac Lesggy pour une « météo instructive » destinée à vulgariser les enjeux climatiques. Quant aux journaux, outre Le Monde qui fait travailler une vingtaine de journalistes sur sa rubrique Planète, il faut citer Les Échos qui s’apprête à développer un média sur la transition écologique ou le magazine Géo qui se réinvente en média vert.

Les journalistes davantage sollicités

Est-ce qu’il n’y aurait pas là, malgré tout, une tentation de greenwashing ? Les entreprises sont en tout cas incitées à montrer patte « verte », en communication, et les médias embrayent le pas. Une étude récente de la société Oxygen auprès de 191 professionnels de l’information montre que les deux tiers des journalistes s’estiment de plus en plus sollicités sur les sujets environnementaux par les entreprises, mais pour 80% d’entre eux, le premier réflexe est de savoir s’il ne s’agit pas de verdissement, de greenwashing, alors qu’un tiers estime par ailleurs avoir du mal à faire passer des sujets sur le climat.

C’est donc la question de la mission des médias qui est posée. Une autre étude d’Aday montre qu’en dix ans, on est passé de 22 000 contenus par mois sur les enjeux climatiques à 150 000, soit sept fois plus. C’est donc très bien, sauf que ce sont les canicules, les tempêtes, les sécheresses ou les incendies qui sont traités, donc les épisodes météo extrêmes et non les actions pour limiter le dérèglement climatique et l’impact des activités humaines.

De plus en plus, des voix se font entendre pour lier cette question à la justice sociale sur le modèle du pollueur payeur. De même qu’il a été décidé à la COP une compensation financière en faveur des pays pauvres les plus vulnérables au réchauffement, on peut imaginer une contribution en fonction de son bilan carbone. Mais ça, c’est déjà pour les médias une question beaucoup plus politique.

À écouter aussiLe «greenwashing», une grande mascarade dénoncée avec virulence sur les réseaux sociaux

 

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