YouTube, la plateforme vidéo appartenant à Google, ne cesse de monter en puissance face à la télévision, en France.

Le chiffre a un peu saisi d'effroi les éditeurs de chaînes cet été aux États-Unis et il a été rappelé cette semaine à Cannes, au Mipcom : la durée d'écoute des Américains sur les plateformes de streaming est aujourd'hui bien supérieure à celle de la télévision traditionnelle : 2 h 06 par jour pour les géants de la vidéo contre 1 h 48 pour la télé (ABC, NBC ou CBS), selon Glance. Et quand on parle des géants du streaming vidéo, on pense souvent à Netflix, mais en réalité cette plateforme n'est qu'en deuxième position. C'est YouTube qui arrive en tête et de loin avec 13% du temps d'écoute et un doublement de sa consommation en trois ans.
Une multitude de formats vidéo
Cela s’explique par deux phénomènes. Le premier, c'est l'essor de vidéos courtes, les shorts. Ces formats conçus pour concurrencer TikTok, avec des algorithmes de recommandation captant l'attention, sont très addictifs. Ils augmentent donc fortement la durée de visionnage sur YouTube. Le second phénomène, c'est le développement de formats plus longs par des créateurs de contenus. En France, on peut citer Inoxtag, qui a fait un véritable documentaire sur son ascension de l'Everest, mais aussi Squeezie, qui fait des images en organisant un véritable grand prix automobile ou des Youtubeurs d'info comme HugoDécrypte ou Gaspard G. Tous ont saisi l'évolution des usages sur le mobile. Ils veulent passer d'une vidéo passe-temps, ultra-courte, que l'on fait défiler, à des formats plus longs comme des documentaires, des interviews, des podcasts vidéo ou des vlogs.
Les chaînes de télévision regardent cela avec intérêt
L’an dernier en effet, TF1 a diffusé le documentaire d’Inoxtag sur son ascension de l’Himalaya, baptisé Kaizen. Un documentaire vu par 11 millions de personnes. Squeezie s'est lui entendu avec France 2 pour diffuser début octobre son grand prix et il travaille sur un jeu d'épreuves dans un train. YouTube se flatte d'être la « première chaîne de France », capable de toucher les jeunes, et évidemment les producteurs comme les chaînes s'y intéressent. Banijay par exemple, a créé un show inspiré de la plateforme « Let's play ball » (« Jouons au ballon »), où des candidats doivent amener des balles géantes de ville en ville. On peut aussi citer Talpa avec « Catch us if you can » (« Attrape-nous si tu peux ») qui met en scène des célébrités dans une course-poursuite. YouTube génère de l'argent et forcément cela attire les créateurs de contenus. Les chaînes s'en inspirent certes, mais elles s'en plaignent aussi. Car le géant bénéficie de ce qu'elles appellent des « asymétries réglementaires ». En clair, elles peuvent faire du placement de produit, n'ont aucune obligation, aucune contrainte et pas de responsabilité d'éditeur à la différence des télévisions.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne