Extraction en Arctique et en Arizona : le jusqu’au-boutisme de Donald Trump
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Avant de quitter la Maison Blanche, Donald Trump est parvenu à organiser les premières enchères pétrolières de l’histoire des États-Unis dans une réserve naturelle de l’Arctique, en Alaska. Son administration devrait aussi donner son feu vert au rachat de terres amérindiennes par le groupe minier Rio Tinto pour y installer une mine de cuivre. Des projets que Joe Biden aura du mal à défaire.

Donald Trump utilise les derniers jours de son mandat pour faire avancer à marche forcée des projets d’extraction très polémiques. Ce mercredi, comme prévu dans une loi de 2017, a eu lieu la première vente aux enchères de droits pétroliers dans l’Arctic National Wildlife Refuge. Rendez-vous des ours polaires, des caribous et des oiseaux migrateurs, cette réserve ne semble pourtant plus vraiment intéresser l’industrie pétrolière, qui n’a plus d’argent pour les investissements coûteux depuis la crise du coronavirus.
Enchères boudées dans l’Arctique, mais un précédent
Seules trois entreprises ont fait une offre, dont l’autorité publique de développement des investissements de l’Alaska et deux petites juniors pétrolières. Avec à l’arrivée 14 millions et demi de dollars, très loin des 2 milliards de dollars que faisait miroiter un rapport du Congrès en 2018. Les défenseurs de l’environnement estiment que l’on brade un des derniers trésor naturels d’Amérique du Nord.
Il n’empêche, la future administration Biden aura du mal à revenir sur ce précédent. Tout au plus pourra-t-elle retarder ou dissuader l’exploration en la régulant très strictement.
Rio Tinto et les Apaches, dossier embarrassant pour Joe Biden
Autre projet polémique dont héritera le nouveau président des Etats-Unis : l’échange de terres entre une réserve d’Indiens Apaches et le groupe minier Rio Tinto dans l’Arizona, pour l’exploitation d’un gisement géant de cuivre. Nombre d’Amérindiens sont opposés à ce déménagement, certaines terres ayant un caractère sacré, ce qui rappelle une précédente bévue de Rio Tinto en Australie avec les Aborigènes. Mais l’enquête environnementale qui doit sceller la transaction sera sans surprise approuvée le 15 janvier prochain par Donald Trump, cinq jours avant l’entrée en fonction de son successeur.
Notons que le projet avait été lancé par l’administration de Barak Obama dès 2014. Mais il est embarrassant pour Joe Biden, qui doit en partie son élection aux Amérindiens, et qui a choisi pour futur ministre de l’Intérieur une de leurs représentantes, Deb Haaland. Il est donc fort à parier que son administration fera traîner l’octroi du permis d’exploiter le cuivre des Apaches d’Arizona.
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