Les macro-algues, matière première de demain ?
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Produites et consommées majoritairement en Asie, les macro-algues, celles qui font au moins la taille d’une salade ou parfois plus grande, ont un potentiel immense, qu’il soit nutritif, environnemental et économique. Leur marché pourrait croître d’un tiers d’ici 2025.

« Dans l’algue il n’y a rien de pervers ». Ce proverbe japonais illustre l’engouement du continent asiatique pour cet aliment. En Corée et au Japon, les algues crues sont consommées depuis 10 000 ans. Leur culture à grande échelle est évidemment beaucoup plus récente.
Mais l’Asie tient toujours la corde. Depuis 80 ans le continent est leader du secteur des macro-algues cultivées avec en tête la Chine, l’Indonésie, les Philippines les deux Corée et le Japon. Premier producteur, l’Asie est aussi premier consommateur. L’algue y est mangée comme un légume ou transformée pour être séchée ou congelée. Vient ensuite le continent américain et l’Europe en troisième place.
La demande alimentaire ne cesse d’augmenter
La production mondiale a plus que doublé en dix ans et était de 30 millions de tonnes en 2016. En 2019 le marché des macro-algues était évalué à près de 60 milliards de dollars.
C’est la demande alimentaire qui explique cette explosion. La production de texturant - c’est-à-dire d’épaississant en remplacement de gélatine animale -, n’est pas négligeable. Les produits dérivés notamment cosmétiques constituent pour l’instant des marchés de niche. Quinze espèces algues sont cultivées aujourd’hui dans le monde, elles ont un potentiel calorique et nutritif colossal.
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Les algues comme solution alimentaire pour demain ? Pas de doute pour Alain Bonjean généticien et botaniste « une part de l’alimentation future de l’humanité proviendra de la mer ». Ressource renouvelable, elles n’utilisent pas de nouvelles terres émergées, croissent très vite et produisent plus d’oxygène que les forêts.
Un concurrent sérieux sur le marché de la protéine végétale
S’il n’existe pas encore une bourse de l’algue, le marché est en train de se structurer, explique Alain Bonjean. La rentabilité de sa culture est déjà prouvée, surtout pour une production côtière. La production en haute mer demande encore des innovations technologiques.
Selon notre interlocuteur, le lobby du soja ne serait d’ailleurs pas indifférent face à ce marché en pleine croissance : d’autant que les algues ont toute leur place sur le marché de la protéine végétale. La Banque mondiale s’est, elle aussi, intéressée au sujet et estime qu’à l’horizon 2100 la production de macro-algues pourrait atteindre 15 fois sa valeur actuelle.
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