Chronique des matières premières

Les diamants européens exemptés de taxes sur le marché américain

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Les diamants polis et taillés dans l’Union européenne sont désormais exemptés de droits de douane. L’accord trouvé est rétroactif au 1er septembre. Cette victoire a été obtenue après plusieurs semaines de mobilisation des acteurs européens de la filière, basés en Belgique.

Chaque année, l'Union européenne, principalement la Belgique, exporte vers les États-Unis pour 2,1 milliards de dollars de diamants.
Chaque année, l'Union européenne, principalement la Belgique, exporte vers les États-Unis pour 2,1 milliards de dollars de diamants. AFP/File
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C'est une victoire obtenue de haute lutte à en croire la présidente du Centre Mondial du Diamant d'Anvers (AWDC). Derrière cet accord, explique Karen Rentmeesters, il y a des heures d'appels et de réunions, des négociations pratiquement 24h sur 24, et 7 jours sur 7 durant des semaines pour faire admettre à l'administration américaine que les diamants n'ont pas leur place dans une liste de droits de douane, puisqu'ils ne font concurrence à aucune industrie locale américaine.

Les États-Unis, un marché incontournable

Si les industriels européens du diamant se sont autant battus, c'est parce que les États-Unis représentent un marché majeur, un partenaire « crucial » pour Karen Rentmeesters. Les Américains sont, de fait, les premiers acheteurs au monde de pierres précieuses.

Chaque année, l'Union européenne, et donc la Belgique essentiellement, exporte vers les États-Unis pour 2,1 milliards de dollars de diamants : la moitié est liée au négoce de pierres taillées en Inde qui transitent par la Belgique, l'autre moitié à la vente de pierres polies et taillées à Anvers. C'est cette partie-là, qui pèse un milliard de dollars, qui n'est aujourd'hui plus soumise à une taxe de 15 %. 

Une opportunité pour tailler plus en Belgique ?

Avec cet accord, Anvers devient le seul centre commercial important de taille de diamant qui peut exporter des pierres libres de droit aux États-Unis. Tous les autres pays concernés par cette industrie sont taxés, certains très lourdement, comme l'Inde, qui taille plus de 80 % des diamants commercialisés dans le monde, mais qui est aujourd'hui soumis à des droits de 50 %. D'autres acteurs comme le Botswana, la Namibie, l'Afrique du Sud ou encore le Vietnam sont aussi pénalisés à des degrés différents.

En attendant que ces pays trouvent des accords bilatéraux avec l'administration Trump, les professionnels belges du secteur se félicitent de voir leur « leur compétitivité en tant que centre commercial et de polissage se renforcer ». Ils espèrent attirer plus de pierres à tailler, même s'ils restent limités par leurs capacités : Anvers compte 350 tailleurs de diamants, contre 500 000 en Inde.

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