Chronique des matières premières

Inondations en Russie: la production de palladium revue à la baisse

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Le géant russe Nornickel peine à rouvrir ses deux mines inondées en février en Sibérie. La production mondiale de palladium va inévitablement baisser alors que le marché est déjà très tendu.

Production de palladium dans une usine. (image d'illustration)
Production de palladium dans une usine. (image d'illustration) Kirill Kukhmar/Getty Images
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Les annonces du groupe Nornickel la semaine dernière ont affolé les marchés du palladium. Et pour cause, si l’Afrique du Sud est le gros producteur de ce platinoïde, chouchou de l’industrie automobile, la Russie arrive en tête avec environ 40 % de la production minière mondiale. Une mauvaise nouvelle venue de Sibérie ne peut donc rester sans effet.

Et cette nouvelle, c’est une production des mines de Nornickel, revue à la baisse pour 2021 ; soit 22 tonnes de moins, tous platinoïdes confondus. Ce qui veut dire pour le palladium qui est un sous-produit du nickel, une baisse de 7 % par rapport à l’année 2019 selon les calculs de la banque UBS.

Une reprise de l’activité plus lente que prévu

Les prévisions de Nornickel font suite aux inondations de février : deux mines ont été touchées et toutes les activités d’extraction sur les deux sites ont dû être arrêtées. L’évacuation de l’eau et donc le redémarrage est finalement plus lente que prévu à cause des particularités géologiques des lieux. Plusieurs scénarios ont été présentés par la compagnie, mais on retient qu’il faudra compter encore trois ou quatre mois pour que l’activité reprenne totalement. Sachant qu’un délai supplémentaire n’est pas exclu.

Inévitablement, les marchés ont réagi à ces perspectives. Depuis la communication de Nornickel, les prix ont passé la barre des 2 500 dollars l’once et se maintiennent depuis au-dessus. Pour la dixième année consécutive, c’est une année déficitaire qui s’annonce d’après les analystes de la banque UBS qui s’attendent à ce que le cours du palladium atteigne encore des sommets avec un plafond estimé à 2900 dollars. Un cours qui rappelle déjà les records historiques franchis par le palladium en 2020.

La demande en palladium liée à des normes anti-pollution plus sévères

Cette sensibilité du marché reflète le décalage entre une offre qui peine à augmenter et une demande croissante de la part de l’industrie automobile soumise à des normes environnementales toujours plus sévères : comme le rhodium, le palladium entre dans la composition des pots catalytiques.

Selon le cercle Cyclope - think tank de référence sur les matières premières -, les prix du palladium pourraient doper les évolutions technologiques vers des matériaux de substitution moins chers, comme c’est généralement le cas lorsqu’un métal franchit un seuil que l’industrie a de plus en plus de mal à supporter.

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