Les fortes tensions sur le marché du cuivre tirent les prix vers le haut
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Le cuivre continue de faire parler de lui sur le marché des matières premières. Cette semaine, il a atteint son plus haut niveau depuis 10 ans.

Le supercycle du cuivre entamé il y a un an mérite chaque jour un peu mieux son nom. Le prix du métal jaune ne cesse de grimper. Après avoir franchi la barre des 9 000 dollars la tonne en février, les cours du métal flirtent aujourd’hui avec les 10 000 dollars : on n’a jamais été aussi près du record historique de 2011, qui était de 10 190 dollars la tonne.
Cette hausse est d’abord une conséquence de la forte demande en Chine depuis la reprise de l’économie mi-2020. Les importations de minerai et de concentré de cuivre y ont augmenté de 12 % au premier trimestre 2021 comparé à l’année dernière. La Chine consomme la moitié du cuivre mondial, alors forcément son influence sur les marchés se fait sentir.
Une hausse de la demande de 600 % à l’horizon 2030
L’autre facteur qui tire les prix vers le haut, c'est la transition énergétique. Un véhicule électrique consomme quatre fois plus de cuivre qu’un modèle thermique. Quoi qu’on fasse, en électrification on utilise du cuivre, et c’est bien ce qui pourrait hanter les nuits de certains industriels dans les prochaines années.
L’essor du secteur est tel que les analystes de la banque Goldman Sachs prévoient une hausse de 600 % de la demande d'ici à 2030, et ce, face à une offre qui elle a peu de chance de suivre la cadence.
L’industrie va payer cher le manque d’investissements dans de nouvelles mines
À très court terme, la grève des dockers au Chili - premier producteur mondial de cuivre -, fait craindre une baisse des exportations. Sur le long terme, c’est un déficit de production qui inquiète. Les prix très bas de ces dernières années n’ont pas encouragé les industriels à investir dans de nouvelles mines, or lancer un site d’extraction de cuivre prend entre 10 et 20 ans. On pourrait donc payer cher l’absence de prospection de ces dernières années selon un analyste du BRGM - Bureau de recherche géologique et minière.
Conséquence de cette flambée du cuivre, les pays piochent dans les stocks physiques mondiaux positionnés à Shanghai, New York et Londres plutôt que d’acheter au prix fort. Depuis le 13 avril, on note une baisse de ces stocks, en particulier au London Metal Exchange qui devrait se reconstituer dès que les prix fléchiront, selon une mécanique bien rodée. Les stocks de ces trois places boursières étaient à la date du 27 avril évalués au total à 418 000 tonnes soit moins d’une semaine de consommation mondiale.
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