Aluminium: la Chine tire les prix toujours plus haut
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La tonne d’aluminium s’envole et atteint les niveaux d’il y a dix ans. En cause une demande toujours élevée et une production insuffisante.

Près de 40 % de hausse cette année pour l’aluminium, c’est un coup dur pour les secteurs du bâtiment et des transports. Hier le métal a même atteint un sommet à la Bourse des métaux de Londres (London Metal Exchange).
Un seuil que certains analystes imputent au coup d’État de dimanche en Guinée : le pays est un des plus gros exportateurs de bauxite au monde, c’est de ce minerai qu’on extrait l’alumine qui sert ensuite à produire l’aluminium. Mais les craintes de voir la production s’arrêter ne sont pour l’instant pas avérées. Les putschistes ont au contraire voulu rassurer en demandant aux miniers de poursuivre leurs activités. À voir dans les prochains jours si ce sera bien le cas…
Quand la politique chinoise entre en jeu
Ce qui a en revanche amené les cours si haut progressivement ces dernières semaines, c’est la politique chinoise. Pour répondre à ses objectifs énergétiques, l’empire du Milieu a décidé de baisser sa consommation d’électricité. Et comme le traitement de l’aluminium est particulièrement énergivore, plusieurs fonderies d’aluminium ont reçu l’ordre de réduire leur production à partir du mois d’août. « Dans la mesure où il y a relativement peu de producteurs de métal primaire, ils sont faciles à contrôler », explique un expert, « surtout en Chine ».
Aux restrictions chinoises s’est ajouté un autre facteur de stress ponctuel sur les marchés, l’arrêt des opérations dans une raffinerie d’alumine de Jamaïque suite à un grave incendie.
Mais un marché déficitaire
En face, la demande ne ralentit pas, au contraire. Sur les six premiers mois de l’année, elle est même en hausse de 10 % par rapport à l’année dernière, selon le bureau mondial des statistiques sur les métaux.
Tout calcul fait, le marché de l’aluminium est déficitaire cette année. Un déficit qui se monte à plus d’un million de tonnes, alors que l’année dernière, l’excédent était du même ordre.
La mise sur le marché par la Chine d’un stock d’aluminium cet été issu de ses réserves stratégiques nationales n’a pas suffi à contenir les cours du métal. C’était pourtant l’objectif affiché par Pékin : approvisionner le marché, afin de freiner la hausse des prix, pour ne pas ralentir la reprise de l’économie nationale.
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