Chronique des matières premières

Le marché du fer en quête d'un signal de Pékin

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Depuis sa dégringolade de l'été, le minerai de fer peine à remonter et oscille autour des 100 dollars la tonne. Un prix bas qui préoccupe les pays exportateurs qui voient leur recette diminuer.

Minerai de fer dans un port de Rizhao, dans la province du Shandong, dans l'est de la Chine. (Image d'illustration)
Minerai de fer dans un port de Rizhao, dans la province du Shandong, dans l'est de la Chine. (Image d'illustration) AFP - STR
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Un minerai de fer à 100 dollars la tonne, c’est problématique, mais compliqué à analyser, car trop de facteurs interfèrent, résume un négociant. Mais la situation n’est cependant pas surprenante, précise un minier africain, car personne ne s’attendait à ce que les prix records post-premier confinement – avec un fer à 220 dollars la tonne –  se maintiennent. 

La chute des cours a débuté cet été et coïncide avec la décision de l’Empire du Milieu de ralentir sa production d’acier pour limiter la pollution. Le fer étant chauffé au charbon, en Chine, pour être transformé et ajouté à d’autres composants pour former l’acier, c’est une des industries très polluantes du pays. Incompatible avec les objectifs énergétiques que Pékin s’est fixés. 

En Europe, le fer victime d’un secteur automobile morose

Or la Chine qui produit plus de la moitié de l’acier mondial importe près de 70% du fer qui circule par bateau. Lorsque les aciéries chinoises ont repris leur activité fin 2020, ce sont elles qui ont tiré les prix vers le haut. L’inverse est vrai : en ralentissant la cadence, les aciéries ont moins de besoins et les commandes chutent. 

À cela il faut ajouter une baisse de la demande en Europe. Les usines ont réduit leur production, notamment dans le secteur automobile, la demande de produits plats, les tôles a diminué. Si le secteur de l’automobile ne repart pas et si les aciéries chinoises prolongent leur régime sec, les pays exportateurs vont commencer à faire grise mine. 

Les producteurs guettent une reprise de l’activité des aciéries chinoises

Sur le continent africain, c’est l’Afrique du Sud et la Mauritanie qui pourraient souffrir le plus d’une baisse des prix du minerai de fer, sur la durée.  Ailleurs dans le monde, l’Australie et le Brésil qui sont les plus gros exportateurs sont évidemment concernés. « Notre soleil se lève en Chine » aujourd’hui, résume un acteur de la filière, qui attend avec impatience un signal de Pékin, grand maître sur le marché du fer. 

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