Agriculture: explosion du prix des engrais
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C'est l'une des conséquences de l'augmentation du prix du gaz, le prix des engrais azotés a bondi. Et comme par mimétisme, les autres engrais suivent aussi la même courbe ascendante. Un coup dur pour les agriculteurs, qui ne cessent de repousser leur commande.

Tant que le prix du gaz ne se calme pas, le prix des engrais côtoiera les sommets. Ce pronostic d’un négociant à Genève reflète les tensions actuelles sur le marché. En Égypte, pour ne donner qu’un exemple, le prix de l’urée, hors transport, est passé de 350 à 450 dollars la tonne en trois semaines.
L’urée appartient à la famille des engrais azotés qui ont pour composant principal l’ammoniac, fabriqué à base de gaz liquéfié. D’où l’explosion des prix. Or pour la plupart des paysans, il est difficile de se passer de ces engrais azotés, faute de voir leur rendement chuter. Sans lien direct avec le gaz, le prix de la potasse, un autre engrais, a lui aussi doublé entre avril et aujourd’hui.
Des achats sans cesse retardés
Cette explosion des cours entraîne une paralysie des acheteurs, comme cet Espagnol qui aurait dû acquérir entre 35 et 40 000 tonnes d’urée au début de ce mois de septembre et qui n’a pas encore commandé le moindre kilo. À l’instar de tous ceux qui n’ont pas envie d’être les idiots du village qui achètent au prix fort, il parie sur une baisse, mais de semaine en semaine les prix montent. Attendre devient de plus en plus risqué.
Ceux qui achètent en ce moment sont les plus fortunés, ou les importateurs qui bénéficient d’aides de l’État. La pression est telle que la Chine et la Turquie envisagent de taxer les exportations pour garder leur production localement. L’Inde va devoir aussi prendre une décision pour aider ses importateurs qui tardent à commander leur lot d’engrais phosphaté, la subvention actuelle de l’État ne suffit plus.
En Afrique, il faut rajouter le prix du fret
Les pays les plus touchés sont ceux qui importent la quasi-totalité de leur engrais, c’est le cas en Afrique de l’Ouest notamment. Le continent subit par ailleurs de plein fouet les hausses du prix du fret maritime. Résultat, l’engrais manque dans plusieurs pays : Sénégal, Mali ou encore Burkina Faso.
En revanche, pour les fabricants d’intrants ou de matière qui les compose, c’est aujourd’hui l’âge d’or. Tous ceux qui avaient des stocks d’engrais sont également assis sur un trésor.
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