Chronique des matières premières

Les prix du coton en surchauffe

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Sur le marché du coton aucun superlatif ne suffit pour décrire la situation actuelle. La hausse rapide des cours ces dernières semaines déboussole nombre d’acteurs de la filière.

Des balles de coton stockées dans un entrepôt d'une usine de la province du Shaanxi, en Chine. (image d'illustration)
Des balles de coton stockées dans un entrepôt d'une usine de la province du Shaanxi, en Chine. (image d'illustration) Getty Images
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Difficile aujourd’hui de dire avec assurance ce qui sous-tend la hausse sur le marché du coton. Elle ne repose sur aucune réalité tangible, résume un négociant pour qui les cours sont « manifestement trop hauts ». Les prix sont en effet historiquement élevés puisque depuis fin septembre le coton se maintient au-dessus de la barrière psychologique d’un dollar la livre. Il faut remonter à la crise cotonnière de 2011 pour retrouver de tels niveaux, avec une différence de taille : à l’époque, les prix avaient déraillé, à cause de signaux alarmants concernant la production et les stocks de coton. 

Une situation qui ne repose sur aucune réalité tangible

Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas : aucune pénurie ne se profile. D’où la perplexité des uns et des autres, spectateurs d’une situation irréaliste. Situation qui n’a pas manqué d’alimenter les conversations lors de la grand-messe du coton de Deauville en France, la semaine dernière, organisée par l’AFCOT, l’association française cotonnière. Quels que soient leurs doutes, les négociants sont contraints de composer avec la situation puisque, rappelle l’un d’eux, « par principe, le marché a toujours raison ». 

La réalité de la demande fait partie des interrogations : n’est-elle pas surestimée ? Va-t-elle rester aussi soutenue qu’on le dit ? Les prochaines estimations de production en Inde et en Chine sont très attendues particulièrement après la vague d’achats de coton étranger, notamment américain, par la Chine en septembre qui pourrait refléter une crainte sur les volumes de coton chinois. Les attentes sont aussi très fortes du côté du Brésil pour l’hémisphère sud même si la récolte n’arrivera que dans six mois. 

Les filateurs prudents

La hausse spectaculaire des cours fait pour l’heure l’affaire des producteurs qui n’ont pas pré-vendu toute leur récolte. De leur côté, les filateurs restent prudents et préfèrent attendre soit que le marché se stabilise, soit que les prix à la vente du coton filé augmentent. La flambée brutale des cours ces dernières semaines a rendu le marché très incertain et ses acteurs plus que méfiants. 

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