La Chronique des matières premières s’intéresse ces jours-ci aux enjeux climatiques. Aujourd’hui, on parle du coton, une culture qui a la réputation de consommer beaucoup d'eau mais qui devrait pouvoir s'adapter.

C'est plutôt une bonne nouvelle pour les cotonculteurs d'Afrique de l'Ouest. Le cotonnier est naturellement adapté aux conditions sèches. Il souffre même généralement plutôt d'un excès d'eau que d'un manque d'eau. Et en-dessous de 13 degrés, il ne pousse plus.
Les prévisions du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui font état d'une diminution de la pluviométrie de 5 à 10 % en Afrique de l'Ouest à l’horizon 2050, ne sont donc pas une catastrophe annoncée pour l'or blanc, la principale culture de rente dans la zone sub-saharienne.
Incertitude sur les rendements
Ce qui ne veut pas dire que la hausse des températures et les pluies plus incertaines n'auront pas d'impact, précise Bruno Bachelier, correspondant de la filière coton au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Elles auront forcément une influence sur le fonctionnement de la plante, ou encore sur le développement d'insectes ou de maladies.
Les prévisions de rendement sont variables selon les zones de culture : certaines simulations plaident pour une hausse alors que d'autres annoncent au contraire un cycle de culture plus court et donc une production moindre. Mais ce qui est sûr, c'est que le coton ne disparaîtra pas, assure l'expert du Cirad. Et qu'il souffrira certainement moins que le maïs, très gourmand en eau, ou le muskwari, un sorgho de contre-saison cultivé sur le continent africain.
Le CO2 profite au coton et donc aux autres cultures qui le suivent
Mieux, le coton pourrait même donner un coup de pouce aux cultures vivrières qui poussent sur ses terres. L'or blanc laisse en effet souvent la place l’année suivante à des céréales comme le sorgho, le mil ou le maïs. Or le coton bénéficie d'apports d’engrais, dont l’effet se prolonge sur les cultures qui le suivent, et il possède un système racinaire profond, qui contribue à faire remonter des nutriments à la surface.
Les modèles indiquent que l'augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère lui permet de produire plus de matière organique, ce qui sera un facteur supplémentaires d'enrichissement des sols. Le coton pourrait donc être une sorte de bouée de sauvetage pour les cultures qui lui succèdent. Et notamment atténuer les effets du changement climatique sur certaines cultures vivrières, plus sensibles.
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