Chronique des matières premières

L'Afrique du Sud se rêve en futur grand producteur mondial d'hydrogène

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À quelques jours de l’ouverture de la COP26, la Chronique des matières premières s’intéresse cette semaine aux enjeux climatiques. Focus sur l’hydrogène vert, qui en cette période de transition énergétique, intéresse fortement de nombreux pays dans le monde, et notamment l’Afrique du Sud, qui ne veut pas rater le train en marche.

Une centrale à charbon, dans la ville minière de Witbank, à l'est de Pretoria, la capitale administrative de l'Afrique du Sud, le 11 octobre 2021.
Une centrale à charbon, dans la ville minière de Witbank, à l'est de Pretoria, la capitale administrative de l'Afrique du Sud, le 11 octobre 2021. © AP / Themba Hadebe
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Le grand avantage de l'hydrogène, qui permet de stocker l’énergie et de la transporter, est que sa combustion n’émet pas un gramme de CO2, seulement de la vapeur d’eau. Un atout de taille alors que plusieurs secteurs, comme les transports ou les industries lourdes, cherchent à réduire leur empreinte carbone.

Cependant, jusqu’à présent, plus de 90 % de la production mondiale d’hydrogène est produite à partir des énergies fossiles, donnant un « hydrogène gris », non propre. Mais son cousin, l’« hydrogène vert », produit par électrolyse de l’eau à partir de sources d’énergies renouvelables, est une alternative qui fait de plus en plus parler d’elle.

Des conditions idéales

L’Union européenne, le Japon ou encore la Chine se sont déjà lancés dans la course, et sur le continent africain, l’Afrique du Sud se rêve en futur producteur mondial grâce à plusieurs avantages : le pays bénéficie de conditions climatiques idéales pour développer de l’hydrogène vert à partir du solaire et de l’éolien. Sans compter que ses mines produisent les plus grosses quantités au monde de platine, un métal utilisé dans les machines pour séparer l’oxygène de l’hydrogène.

Le géant pétrochimique sud-africain Sasol, régulièrement pointé du doigt pour ses émissions, s’est déjà montré intéressé et a lancé des études de faisabilité pour la construction d’unités de production et d’export. L’entreprise a de plus signé un accord avec Toyota pour développer une utilisation de l’hydrogène vert dans le transport par camion dans le pays.

Ces perspectives pourraient en outre encourager l’essor des énergies renouvelables, alors que le charbon reste pour l’instant omniprésent et que l’Afrique du Sud se place au 12ème rang des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Même si la route est encore longue, et que les prix de l’hydrogène vert restent pour l’heure trop élevés, le gouvernement sud-africain s’est aussi engagé à soutenir cette filière pour l’instant balbutiante.

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