La fibre de jute, une matière qui a de l’avenir en Inde

L'Inde, premier producteur mondial de jute, tente de promouvoir cette culture, connue non seulement comme une alternative aux plastiques, mais aussi pour sa capacité à absorber le dioxyde de carbone.

Des fibres de jute utilisées pour confectionner de la toile. © CC0 Pixabay/Dean Moriarty

La fibre de jute a un bel avenir devant elle : son essor est lié à l’abandon du plastique à usage unique par le consommateur. Selon les experts, seul le marché des sacs en jute pourrait peser 2,5 milliards d’euros d’ici à 2024, contre 1,7 milliard en 2020. Le jute est en train de gagner aussi le monde de la mode. Des vêtements en jute sont fabriqués par de grands stylistes indiens, mais pas seulement. Cette matière végétale fait aussi son apparition dans les boutiques des marques de luxe telles que Christian Dior.

Outre son utilisation dans l’industrie textile, le jute est connu pour sa contribution contre le gaz à effet de serre. Un hectare de cultures de jute peut absorber jusqu’à 15 tonnes de dioxyde de carbone et rejeter 11 tonnes d’oxygène au cours d’une saison. Cultivé dans des régions pluvieuses, le jute nécessite peu d’eau et d’engrais. C’est pour cette raison que le jute se trouve en abondance au Bengale-Occidental, une région très humide à l’est de l’Inde. Ce dernier est d’ailleurs le premier producteur mondial, suivi du Bangladesh.

L’Inde tente aujourd’hui de relancer l’industrie du jute, croyant à son avenir comme une alternative aux matières synthétiques. Pour stimuler la production locale, le gouvernement indien exige désormais que toutes les céréales alimentaires et 20 % du sucre soient emballées dans des sacs en toile de jute. Mais cette industrie est aujourd’hui obsolète, pour qu’elle puisse répondre à la demande mondiale il faut en effet investir pour moderniser les moyens de production et les pratiques agricoles, estiment les experts indiens.