Chronique des matières premières

Le Groenland interdit l’extraction de l’uranium

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Le gouvernement du Groenland multiplie les annonces en faveur de la protection de l’environnement. Le Parlement local vient d’adopter une loi interdisant l'exploitation de l'uranium sur un grand gisement, au sud du pays

Une vue de la calotte glaciaire du Groenland, la deuxième plus grande masse de glace au monde qui couvre environ 80 % du pays, ses glaciers reculent à un rythme accéléré ces dernières années en raison du réchauffement climatique.
Une vue de la calotte glaciaire du Groenland, la deuxième plus grande masse de glace au monde qui couvre environ 80 % du pays, ses glaciers reculent à un rythme accéléré ces dernières années en raison du réchauffement climatique. AP - David Goldman
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Kvanefjeld est l’une des plus importantes réserves d’uranium et de terres rares au monde. Le projet pour leurs extractions est porté par le groupe minier australien Greenland Mineral. Ce projet avait suscité des contestations et provoqué une crise politique au printemps au sein de ce vaste territoire qui fait quatre fois la superficie de la France.

Des élections législatives anticipées ont eu lieu en avril ; elles ont été gagnées par le parti Inuit Ataqatigiit (IA), une formation de gauche écologiste. Cette dernière considère le projet minier comme une menace pour l’environnement déjà fragilisé par le dérèglement climatique avec la fonte des glaces. D’autant que la mine se trouverait dans une zone agricole et touristique.

Diversifier les ressources 

Depuis son élection, le nouveau gouvernement multiplie les annonces en faveur du climat. En été, il avait interdit les futures explorations pétrolières et gazières. Au début du mois, le Premier ministre s’est dit aussi prêt à rejoindre l’Accord de Paris sur le climat, jusqu’ici boudé par son pays. Mais le gouvernement n’est pas hostile à toutes les activités minières même si peu de projets ont vu le jour jusqu’ici.

Actuellement, deux mines sont en production au Groenland : l’une d’anorthosite, dont les gisements contiennent du titane, et l’autre de rubis et saphir rose. Une campagne a également été lancée pour identifier de possibles gisements sous-marins de diamants au large de l’ile pour le compte du géant diamantaire de Beers. Comme ailleurs dans l’Arctique, le sous-sol du Groenland fait en effet l’objet de nombreuses convoitises de la part des compagnies minières. L’île de 57 000 habitants cherche à diversifier ses revenus. Elle ne veut plus dépendre seulement de la pêche et des subventions du Danemark.

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