Sauce et concentré de tomates: une hausse des prix inévitable
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C'est la matière première des sauces à pizza et des concentrés. La tomate destinée à l'industrie fait face à des coûts de production qui grimpent et qui sont à peine corrigés par une augmentation des prix.

L'Italie, le deuxième producteur mondial, a fixé son prix cette semaine et il est en augmentation de 18% par rapport à l'année dernière – 109 euros la tonne contre 92. Une rémunération qui devrait permettre de couvrir la hausse des coûts de production, mais guère plus.
Depuis la guerre en Ukraine, les prix du diesel et des engrais ont atteint des niveaux difficiles à supporter pour les agriculteurs. Si la facture pour les tomates fraîches cultivées sous serre chauffée au gaz est énorme, elle est, pour d'autres raisons, importante aussi pour la filière plein champ. Et menace directement les volumes des prochaines récoltes.
Des coûts de production qui pèsent sur la filière
La tentation en effet d'aller vers des cultures alternatives, moins coûteuses à produire et en ce moment beaucoup plus rémunératrices est grande : quand on sait qu'il faut compter minimum 6 500 à 7 500 euros l'hectare pour produire de la tomate plein champ alors que c'est plutôt 1 200 à 1 300 pour du blé, le calcul est vite fait et certains producteurs pourraient préférer demain planter du blé ou du tournesol dont le prix a été multiplié par deux.
Les prévisions de récolte pour cet été prévoient déjà une baisse de 11 % dans la zone Europe-Méditerranée (16,8 millions de tonnes contre 19 millions l'année dernière). Et ce à condition que l'Ukraine puisse produire au moins les deux tiers de son offre habituelle – soit au moins 500 000 tonnes. Ce qui n'est pas gagné selon Tomato News, lettre d'information de la filière. L'année 2023 s'annonce encore plus incertaine.
Les transformateurs de tomates inquiets
Moins de tomates, alors qu'il y a un besoin de refaire les stocks de concentré, très entamés pendant la pandémie, suite à l'explosion de la demande, ce n'est pas de bon augure. D'autant que la sécheresse pourrait affecter la nouvelle production californienne et espagnole.
Les industriels sont tout aussi préoccupés, car ils sont tributaires des prix du gaz pour transformer la tomate. Ceux qui n'ont pas de contrat avec des prix bloqués sur plusieurs années pourraient être mis en difficulté. D'autant qu'ils doivent encaisser aussi une hausse du prix du fer pour les boîtes de conserve et une augmentation du prix des emballages, rappelle Robert Giovinazzo, directeur la Sonito, l'interprofession française de la tomate destinée à la transformation.
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