Guerre en Ukraine et Covid: la filière horticole en plein tourment
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Que ce soit en Europe ou en Asie, les fleurs sont malmenées par le contexte mondial exceptionnel. Orchidées, tulipes ou encore chrysanthèmes témoignent d'un marché bouleversé qui souffre d'un manque de visibilité total.

À chaque pays son économie de fleurs, et ses aléas climatiques. Mais aucun n’échappe aux surcoûts actuels de production. Le prix des engrais, et celui du gaz pour chauffer les serres plombent les dépenses des producteurs. Il faut ajouter une demande perturbée à cause du Covid. C'est en particulier ce qui pèse sur la filière orchidée thaïlandaise.
La baisse de la demande chinoise impacte la filière orchidée
Le pays est le premier producteur et exportateur mondial. Son tort est d'être dépendant à 80% de la Chine, son principal client. Depuis le début de la crise sanitaire, une ferme à orchidées sur cinq a mis la clé sous la porte, selon l'association des exportateurs d'orchidées thaïlandaises.
En plus d'une demande en baisse, les producteurs locaux doivent composer avec un transport de plus en plus compliqué à organiser et coûteux. Les camions thaïlandais qui prennent la route en direction de la Chine ont vu leur trajet rallongé de plusieurs jours, en raison des gigantesques embouteillages aux points de contrôle. Quant au transport en avion vers le Japon ou encore les États-Unis, il n'est plus supportable financièrement en raison de la hausse des cours du pétrole.
Le marché hollandais, premier fournisseur de l'Europe, est aussi tendu, constate un importateur français. Les fleurs qui poussent en serre sont les plus impactées par le prix des matières premières, notamment les célèbres tulipes, même si pour l'heure aucune rupture d’approvisionnement n'est à signaler.
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La demande de chrysanthèmes a chuté en Russie
La vulnérabilité à la guerre en Ukraine est très spécifique selon les filières. Les producteurs de chrysanthèmes ont par exemple beaucoup souffert : c'est la fleur que l'on offre en Russie traditionnellement pour la journée de la femme. Les importations se sont effondrées cette année. Or les fleurs avaient déjà été plantées avant le début de la guerre. Résultat, un gros manque à gagner et des invendus à jeter.
En Europe, les professionnels redoutent un impact à retardement. Certains producteurs réfléchissent en effet à réduire les surfaces plantées. L'interprofession française de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage demande pour sa part que les surcoûts de production actuels soient pris en compte par l'ensemble de la chaine. Elle souhaite que puissent être réexaminés les contrats, quand cela est nécessaire, que ce soit au niveau du prix, des modalités de livraison ou de l’application des pénalités logistiques. Valhor, qui regroupe une dizaine d'organisations professionnelles, pointe des prix déconnectés des frais actuels que supportent les cultivateurs.
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