Chronique des matières premières

Le thé, une boisson bas carbone demain ?

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Boire un thé neutre en carbone ? Ce sera peut-être le cas un jour. La décarbonisation touche tous les secteurs, pour un monde de demain moins polluant. Quel pourrait être l’impact pour le marché du thé ?

La multiplication des épisodes de sécheresse et d’inondation affecte les rendements. Le constat a été fait au Kenya. (Image d'illustration)
La multiplication des épisodes de sécheresse et d’inondation affecte les rendements. Le constat a été fait au Kenya. (Image d'illustration) © Getty Images/Tuul & Bruno Morandi
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Produire du thé à faible émission de carbone, c’est réfléchir à un processus qui va de la culture au transport du thé, en passant par le séchage. Il faut en effet beaucoup d’énergie pour flétrir les feuilles de thé, pour les faire voyager au bout du monde, ou encore pour chauffer l’eau nécessaire à la boisson. 

Depuis 2017, dans le cadre d’un projet pilote lancé par de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Académie chinoise des sciences agricoles, plusieurs pistes sont à l’étude comme une réduction des engrais ou une meilleure utilisation des énergies renouvelables.

La Chine est le premier consommateur au monde, mais aussi le premier producteur avec 47 % du volume mondial, et donc particulièrement concerné. Le Kenya, premier pays exportateur qui assure un quart du commerce mondial, l’est tout autant. L’objectif en bout de chaîne serait d’arriver à une certification qui garantisse un thé sobre en carbone.

Décarboner le thé pour des prix meilleurs

En travaillant sur la chaîne des émissions carbone, les experts cherchent aussi à sélectionner des variétés de thé plus résistantes au manque d’eau. Le thé est en effet une plante particulièrement affectée par les changements climatiques. La multiplication des épisodes de sécheresse et d’inondation affecte les rendements. Le constat a été fait au Kenya.

► À lire aussi : Le thé kényan à l’épreuve des changements climatiques

Selon une enquête du Programme alimentaire mondial, les aléas climatiques touchent déjà la qualité du thé et donc ses prix. Des prix qui sont au cœur des préoccupations des petits producteurs. D’où l’intérêt pour la FAO d’œuvrer pour des plantations plus résistantes et pour un label bas-carbone qui devrait contribuer à des prix plus fermes.  

Consommation en hausse dans les pays émergents

L’enjeu est important, car si le marché européen du thé est arrivé à saturation, la consommation dans les pays émergents est en pleine augmentation, selon la FAO, notamment en Chine et en Inde. La production mondiale est aussi en constante hausse, notamment celle de thé vert qui devrait presque doubler d'ici à 2030 en Chine.

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