Marché des engrais: un répit depuis le mois de mai
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Le marché des engrais respire. Les prix ont arrêté leur course folle au mois de mai, même s’ils restent toujours très élevés.

Que ce soit pour les engrais azotés produits à partir du gaz naturel – ammoniaque et urée – ou les engrais potassiques, tous les intrants ont marqué une pause depuis un mois.
La crainte de manquer au début de la guerre en Ukraine qui avait fait bondir les prix est derrière. « On pensait qu’il n’y aurait plus de produits russes sur le marché », confie un négociant, « alors que finalement le flot ne s’est pas arrêté ». Si le DAP (phosphate diammonique), le MAP (phosphate monoammonique) ou la potasse russe n’entrent presque plus en Europe, ces intrants alimentent toujours le marché indien et brésilien.
Une consommation saisonnière plus basse
Cette stagnation, voire ce repli des prix, peut également être influencée par une offre qui s’annonce plus abondante : le principal producteur nord-américain Nutrien a annoncé son intention d’augmenter sa production de potasse d’un million de tonnes supplémentaires d’ici la fin de l’année – soit 20% de plus qu’en 2020, l’objectif étant de produire 40% de plus à l’horizon 2025, soit 18 millions de tonnes.
L’offre chinoise revient aussi doucement sur le marché, depuis l’allégement il y a quelques semaines des restrictions à l’exportation, et au vu du poids de la Chine sur le marché des engrais, le signal n’est pas négligeable.
La détente des cours vient également d’une demande moins importante selon un expert : la logique saisonnière explique la baisse de la consommation qui reprendra en septembre-octobre dans l’hémisphère nord. Les prix de l’ammoniaque sont par ailleurs tels qu’ils entraînent une baisse de la demande.
Des prix qui vont rester hauts en raison des incertitudes
Les prix restent néanmoins élevés : ils ont été multipliés par trois au cours des dix-huit derniers mois, avant même le début de l’offensive russe. Et devraient encore rester à de hauts niveaux selon FranceAgriMer, la cellule de veille du ministère français de l’Agriculture, compte tenu des incertitudes qui persistent sur l’approvisionnement, et sur le conflit en Ukraine qui pèse toujours sur les prix du gaz.
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