Australie: une pénurie de main-d'œuvre affecte l’industrie minière
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Charbon, gaz naturel, or, pétrole, cuivre… Le sous-sol australien fournit à lui seul plus de la moitié des revenus d’exportation du pays. Une situation avantageuse à un moment où le prix des minerais explose sur les marchés internationaux, mais dont l’Australie ne bénéficie pas à plein, en raison d’une pénurie de main d’œuvre qui affecte l’ensemble du secteur minier.

De notre correspondant à Sydney,
Le prix du charbon australien n’a jamais été aussi élevé, il s’échange actuellement à près du double des prix pratiqués il y a seulement un an. Et pourtant, les ventes sont en chute libre. Ainsi, les chargements au départ de Newcastle, le plus grand port charbonnier du monde situé au nord de Sydney, sont en baisse de 12% sur les neuf premier mois de l’année.
Les exportations de BHP, la plus grande compagnie minière du monde, sont également en berne. Ses ventes de charbon métallurgique, employé pour fabriquer de l’acier, sont en baisse de 25%. Et celles de charbon thermique, de 38%.
Ce n’est pas là le résultat d’une baisse de la demande. Akio Mimura, le président de la Chambre japonaise de commerce, vient ainsi de rappeler qu’il était vital pour le Japon de sécuriser ses approvisionnements en gaz et en charbon australien. Mais plutôt l’effet combiné des très fortes pluies cette année qui ont perturbé, voire interrompu l’activité des mines sur la côte est et surtout d’une pénurie de main d’œuvre qui affecte l’ensemble de l’industrie minière.
24 000 emplois à pourvoir d'ici à 5 ans
Une pénurie qui résulte d’une politique « zéro Covid » qui s’est traduite par la fermeture des frontières de l’Australie pendant deux ans. Mais aussi d’une désaffection des jeunes qui, à l’ère du dérèglement climatique, ne veulent pas travailler pour une industrie perçue comme la principale émettrice de gaz à effet de serre en Australie.
Pourtant, l’industrie minière fait valoir qu’au-delà de l’extraction d’énergies fossiles, elle a besoin de bras pour développer la production de métaux nécessaires pour assurer la transition énergétique, comme le lithium ou le cuivre. Ainsi, ce sont 24 000 personnes qu’elle prévoit de recruter dans les cinq années à venir et pour y parvenir, elle a plaidé auprès du gouvernement afin de faciliter l’entrée d’immigrés qualifiés…
Un message entendu à Canberra, le Premier ministre ayant annoncé qu’il allait relever de plus de 20% les quotas d’immigration dès l’année prochaine.
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