La mauvaise récolte d’olives provoque une escalade des prix de l’huile
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Le marché de l’huile d’olive subit de plein fouet les conséquences de la sécheresse de l’été. La récolte devrait baisser cette année de 800 000 tonnes en Europe. Cette huile typique de Méditerranée, qui était déjà un marché de niche, le sera encore un peu plus en 2023.

Sur le marché de l’huile d’olive, c’est l’Espagne qui donne le la. Et pour cette campagne, c’est donc elle qui est aussi en grande partie responsable de la hausse des prix, et ce, pour une raison : la récolte d’olives y est annoncée en chute de 40 %.
À cette très mauvaise nouvelle, il faut ajouter les baisses des productions italiennes (-30 %) et portugaises (-40 %). Des chiffres qui font que l’Union européenne devrait voir ses volumes d’huile d’olive chuter de 800 000 tonnes cette année, avec une production estimée à 1,5 million de tonnes contre 2,3 millions de tonnes l’année dernière.
Peu de pays producteurs épargnés par la sécheresse
De l’autre côté de la Méditerranée, les nouvelles ne sont pas meilleures : le Maroc s’attend à une production en baisse de 20 % et la Tunisie, qui exporte de gros volumes vers l’Europe, prévoit une chute de 25 %. D’ordinaire, les mauvaises productions des uns sont compensées par les bonnes récoltes des autres. Mais cette année, à part la Grèce, l’Égypte et la Turquie, trop de gros producteurs ont souffert du manque d’eau.
Le résultat, ce sont des prix très hauts. Selon le dernier bulletin du Conseil oléicole international de novembre, l’huile d’olive extra vierge espagnole se vendait 45 % plus chère que l’année dernière, soit 459 euros pour 100 kg. Cette semaine, les prix atteignaient même les 520 euros pour la même quantité, selon un négociant français.
Si l’offre affecte les prix, ils sont aussi influencés par la tension générale sur les autres huiles végétales. Il faut également compter avec une demande qui s’accélère. L’huile d’olive est aujourd’hui de plus en plus prisée aux États-Unis, au Brésil, au Japon et en Chine.
Baisse de la consommation au Maroc
Les prix élevés actuels pourraient cependant avoir un impact sur la demande. Ils entraînent d’ores et déjà une chute de la consommation d’ordinaire importante dans les pays producteurs à faibles revenus tels que le Maroc ou la Tunisie. Or le marché de l’huile d’olive ne représentant que 2 % du marché des huiles végétales, il ne peut pas se permettre de perdre des consommateurs. D’où l’inquiétude du Conseil oléicole international et de son directeur Abdellatif Ghedira qui encourage cette année les producteurs à miser sur la qualité.
Mais cette qualité n’est pas gagnée. L’augmentation des prix est telle que le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive (Interprolive) craint une recrudescence des fraudes. Localement, l’huile d’olive étant vendue en vrac, elle peut facilement être allongée avec une autre huile végétale moins chère. La contrepartie positive des prix élevés, c’est en revanche la promesse d'atténuer a minima les pertes de revenus des agriculteurs, liées à la baisse des récoltes d'olives.
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