La gomme d'acacia de plus en plus prisée
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Depuis le début de l'année, les États-Unis et l'Europe ont fortement augmenté leurs importations de gomme d'acacia, en particulier du Soudan. Utilisée comme fibre soluble prébiotique et additif naturel, la gomme intéresse de plus en plus l'industrie.

Sur les neuf premiers mois de l'année, les États-Unis et la France – plus gros transformateurs de gomme au monde – ont augmenté d'environ 50 % leurs importations de gomme, selon le bulletin d'information agricole N'Kalo. Une flambée des arrivages, en provenance du Soudan essentiellement, qui reflète un rattrapage de ces derniers mois, selon les industriels français. La perturbation des chaînes mondiales d'approvisionnement et des blocages à Port-Soudan ont limité les flux à certaines périodes, d'où cette reprise soudaine des importations.
L'industrie de plus en plus demandeuse
L'engouement pour l'exsudat d'acacia n'en est pas moins réel puisque environ depuis trois ans, le marché affiche un taux de croissance de 5 à 6 %, contre 2 à 3 % depuis les années 2000.
L'appétit pour la gomme a été renforcé il y a un an par la reconnaissance de son statut de fibre par les États-Unis, statut suspendu en 2016. Une qualité qui ouvre la voie à un usage plus large de la gomme pour l'industrie agroalimentaire. Au vu de l'inertie du marché, la décision ne devrait se faire sentir que dans les prochains mois, estime Mathieu Dondain, directeur général de Nexira, leader mondial qui a augmenté ses capacités dès 2021 pour pouvoir répondre à l'augmentation de la demande. Il est déjà acquis que la demande ne va faire qu'augmenter.
La demande se mondialise
Les industriels, qui depuis la guerre en Ukraine peinent à s'approvisionner en amidon modifié fabriqué à partir de blé ou de maïs, ont, eux aussi, déjà fait part de leur volonté d'acheter de la fibre d'acacia.
Au vu de la demande, Frédéric Alland, PDG d'Alland et Robert, l'autre géant de la gomme transformée en France, explique actuellement être d'ailleurs au maximum de sa capacité de traitement et a même dû transférer certains de ses clients sur une co-entreprise basée en Inde en attendant l'entrée en production d'un nouvel atelier dans les prochains mois.
Dans ce contexte porteur, les prix suivent une pente ascendante. Alland et Robert assure avoir payé 5 % de plus pour la variété dite « Sénégal » et 20 % de plus pour la gomme dite « Seyal » lors de la dernière campagne. Certains clients auraient même déjà donné leur accord de principe pour une hausse des prix en 2023. Mais difficile de dire si ce sont les producteurs qui en profiteront ou si ce sont les exportateurs qui augmenteront leur marge.
Dans le secteur de la gomme, la valeur ajoutée est très mal répartie, précise François Griffon, analyste pour N'Kalo, qui pointe des prix au producteur très bas pour un travail connu pour sa pénibilité.
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