Chronique des matières premières

Surproduction d’amandes et de noix américaines: les prix mondiaux en chute

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Le prix des amandes et des noix est en baisse. En cause, une surproduction en Californie, des stocks de l’année précédente élevés, et une demande qui n’est pas suffisante. 

aujourd’hui en période d’inflation les fruits secs ne sont pas prioritaires dans le panier des ménages. (Image d'illustration)
aujourd’hui en période d’inflation les fruits secs ne sont pas prioritaires dans le panier des ménages. (Image d'illustration) Getty Images - Yuko Yamada
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Les producteurs californiens d’amandes et de noix ont de quoi déprimer. Les prix sont en chute. Et les difficultés logistiques font que leurs fruits n’arrivent même plus à être présents sur le marché européen pour les fêtes de Noël. Cela fait deux trois ans qu’ils passent à côté ce moment de forte consommation et qu’ils laissent la place aux fruits secs venus de France ou du Chili, les noix chiliennes étant récoltées plus tôt dans l’année, elles ont le temps d’être préparées et expédiées pour le mois de décembre.  

Un tiers de la récolte 2021 d’amandes ne s’est pas vendue

L’amande de la variété « Nonpareil » de qualité Extra se vend en ce moment à 50 cents de moins que l’année dernière - soit 2,50 dollars contre 2,10 au départ de Californie. Idem pour les cerneaux de noix, une référence à plus de trois dollars en 2021 - dite « moitié claire 80% » - se vend aujourd’hui à peine plus de deux dollars.

Si les prix diminuent, c’est à cause d’abord du climat qui a été propice à la production des arbres, et de l’engouement pour la noix et l’amande, très rémunératrices il y a quelques années. Résultat, producteurs américains, chiliens ou encore espagnols ont planté plus qu’il ne fallait. En face la demande n’a pas suivi et aujourd’hui en période d’inflation les fruits secs ne sont pas prioritaires dans le panier des ménages.

Un tiers de la production de 2021 qui ne s’est pas vendu a ainsi dû être reportée sur l’année 2022. La récolte de cette année qui n’a été que partiellement commercialisée devrait venir à son tour grossir les stocks en 2023. 

La noix d’origine indienne n’est plus compétitive

À court terme, les producteurs américains vont vouloir vendre et risquent d’être tentés de baisser encore leur prix. D’autant qu’ils ne peuvent pas miser sur la constitution de stock en vue d’une petite récolte à venir, puisque « malheureusement » ils devraient avoir encore une bonne récolte l’année prochaine. Certains producteurs californiens qui travaillent à perte n’excluent d’ailleurs pas d’arracher des arbres. 

Conséquence de ces bas prix, l’Inde qui était traditionnellement exportatrice de noix, ne le sera peut-être pas cette année, explique un négociant. « La noix indienne du Cachemire était jusque-là moins chère que l’Américaine, mais aujourd’hui, elle vaut environ 1 000 dollars de plus la tonne - sur la qualité Arlequin - », explique notre interlocuteur qui a décidé de se passer de cette origine. 

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