Le maïs kényan au défi de la sécheresse
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La grave sécheresse qui frappe le Kenya affecte les cultures de maïs et menace la sécurité alimentaire du pays. En octobre, pour pallier le risque de pénurie, le chef de l’État a de nouveau autorisé la culture et l’importation de semences génétiquement modifiées (OGM). Mais la mesure fait débat.

C’est l’aliment de base au Kenya. Le maïs y est consommé au quotidien par des millions d’habitants. Mais depuis quatre ans, sa production de maïs est en chute libre car la sécheresse ravage sa culture. Résultat : la dépendance du Kenya vis-à-vis des importations de maïs monte en flèche et son prix flambe sur les marchés locaux, alors que 4 millions de Kényans sont déjà en insécurité alimentaire, selon l’ONU.
Pour pallier le risque de pénurie, Nairobi a pris des mesures : supprimer les droits d’importation sur le maïs jusqu’au mois d’août prochain. Mais surtout : lever le moratoire en vigueur depuis dix ans sur le recours aux OGM. L’autorité agricole kényane fait valoir que certaines semences génétiquement modifiées seraient « plus résistantes à la sécheresse » et aux parasites, et donc capable d’assurer de meilleurs rendements et de limiter le recours aux importations.
Une crainte de la dépendance aux OGM
Mais la mesure a suscité une levée de boucliers. Plusieurs groupes de petits exploitants agricoles et de consommateurs ont saisi la justice pour demander l’annulation de cette décision. Fin novembre, ils ont obtenu sa suspension temporaire. Le recours aux OGM reste donc pour l’instant interdit, le temps que la Haute Cour de justice puisse statuer.
Ces associations dénoncent la « précipitation » des autorités et avancent que « les produits OGM représentent un risque pour la santé ». Les petits exploitants craignent de se retrouver « esclaves des semences OGM », c’est-à-dire dépendants des entreprises étrangères qui détiennent les brevets de ces semences, et à qui il faudrait en racheter chaque année. Tandis que traditionnellement au Kenya, les agriculteurs recyclent leurs semences d’une année sur l’autre.
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