Chronique des matières premières

2023, une année pour réhabiliter le mil

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Toute variétés confondues, le mil représente seulement 3% du commerce de grains dans le monde. En Afrique, la céréale a de moins en moins la cote chez les agriculteurs alors qu’elle pourrait être, selon les Nations unies, la solution idéale pour les États qui cherchent à assurer leur autosuffisance alimentaire. 

2023, Année internationale du mil. (Image d'illustration)
2023, Année internationale du mil. (Image d'illustration) © Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
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Quel que soit son nom qui varie selon les pays et les continents – millet de Guinée, fonio, sorgho, teff, millet brun ou encore millet des oiseaux –, le mil est considéré comme la céréale du pauvre, celle qu’on cuisine en bouillie pour les enfants ou que l’on consomme sous forme de pâte, de couscous ou encore de boisson associée à du lait caillé dans les zones sahéliennes.

Rustique, elle demande peu d’intrants pour pousser, résiste très bien au manque d’eau et se révèle particulièrement nutritive. Pour les Nations unies, la plante a donc tous les atouts nécessaires pour aider les États à être moins dépendants des importations de céréales. D’où la décision de faire de l’année 2023 l’année du mil. Mais intensifier la production, sur le continent africain, est un vrai défi et une année ne suffira probablement pas !

La concurrence redoutable du maïs

La place du mil recule sur le continent africain, explique un expert du service d’information agricole N’kalo, notamment dans les zones cotonnières. La désaffection pour le mil se constate en particulier là où l’utilisation d’engrais se développe, car l’apport d’intrant ne modifie qu’à la marge sa rentabilité. Il est beaucoup plus facile d’intensifier une culture telle que le maïs, culture qui offre par ailleurs d’autres débouchés commerciaux à l’international, notamment dans l’alimentation bétail.

Côté prix, le mil a suivi la tendance des autres céréales avec des hausses depuis 2021 jusqu’à 400 FCFA le kilo en prix de gros observé dans les agglomérations. Un prix qui pourrait peut-être pousser les agriculteurs à faire plus de mil et ainsi enrayer le déclin constaté. D’autant que la consommation reste importante, même à un prix élevé. On dit dans le jargon qu’elle est rigide : ceux qui aiment le mil ont du mal à y renoncer.

Le mil fait partie des denrées pour lesquelles des réserves stratégiques ont été constituées par la Cédéao, au même titre que le sorgho, le maïs et le riz. Avec des stocks positionnés au Nigeria, au Niger au Mali et au Burkina Faso.

► À lire aussi : A la découverte des céréales ancestrales: le mil et le sorgho

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