Chronique des matières premières

Conteneurs et vrac sec: retour au taux de fret d’avant Covid

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L’horizon s’est dégagé dans le secteur du fret maritime. La baisse des prix du carburant et une moindre demande ont fait baisser les prix du transport qui avaient atteint des sommets fin 2021. 

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(Image d'illustration) Getty Images - John Lamb
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La chute du Baltic Dry Index illustre à quel point le contexte a évolué sur les mers du globe. Il est passé de 5 500 points à l’automne 2021 à moins de 750 aujourd’hui. Le BDI est un indicateur des taux de fret calculés sur une vingtaine de routes maritimes, pour le transport en vrac sec de matières telles que le charbon, le minerai de fer, ou encore les céréales. 

Reflet d’une demande en baisse

Sa baisse témoigne avant tout d’une demande en déclin, et donc d’une économie qui tourne au ralenti. Les achats de charbon, par exemple, ont été considérablement réduits depuis que les stocks sont revenus à des niveaux confortables dans les pays consommateurs. Même chose pour le minerai de fer. Le secteur de la construction n’a pas redécollé, en particulier en Chine. Quant au transport de céréales, il a directement été affecté par la guerre en Ukraine qui a entraîné une baisse drastique du trafic maritime.

Avec une moindre demande, le niveau de congestion des ports est revenu à des niveaux pré-Covid. C’est le retour à une certaine fluidité avec des temps d’attente globalement beaucoup moins longs, ce qui contribue aussi à faire baisser les taux du fret maritime. Autre facteur qui participe, même si c’est à la marge, à la détente des prix, l’arrivée de nouveaux vraquiers sur l’eau qui augmente les capacités de transport. 

Les prix des conteneurs sont également sur une pente descendante. Le Freightos Baltic Index, calculé sur une douzaine de routes mondiales, est plus que parlant : alors qu’il valait 11 000 dollars, en moyenne, fin 2021 pour une boîte de 40 pieds, il se rapproche ces jours-ci de 2 200 dollars.

► À lire aussi : Le transport maritime en surchauffe depuis le redémarrage de l'économie

Une année 2023 encore suspendue à la Chine 

Cette baisse des coûts du fret maritime, alimentée par les craintes persistantes d’une récession, a contribué à entrainer les cours de nombreuses matières premières vers le bas. Elle ravive aussi la concurrence. En Europe, certains producteurs craignent de ne plus être compétitifs face à l’arrivée de matières premières chinoises à bas prix, comme le papier.

La reprise de l’activité chinoise sera le facteur qui jouera sur les taux de fret en 2023, rappelle Marc Pauchet, analyste chez Maersk Broker, qui anticipe une remontée des taux de fret au deuxième semestre.

► À écouter aussi : Fret maritime: les conteneurs s'arrachent à prix d'or

 

 

 

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