Où sont passés les acheteurs de coton ?
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Depuis plusieurs mois le marché du coton tourne au ralenti faute d’acheteur. La demande est désormais si molle que la baisse de production annoncée en Inde n’a pas eu d’impact sur les prix.

La demande évaluée pour l’année cotonnière en cours est de 110 millions de balles selon le dernier rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA), soit 6 millions de balles de moins que l’année dernière. Ces chiffres pourraient encore baisser au vu de la morosité du marché.
« La consommation est épouvantable partout », résume un négociant français. Ce à quoi un de ses concurrents ajoute : « Les grandes enseignes ont trop de stock, et ne passent presque plus de commandes ». L’USDA table sur des échanges mondiaux cette année, à leur plus bas niveau depuis 6 ans.
L’appel d’air attendu après la réouverture de la Chine n’a pas eu lieu pour l’instant. L’Empire du Milieu a par ailleurs du coton à domicile il ne faut donc pas compter sur le pays pour rallumer la flamme sur le marché, dans l’immédiat.
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Filatures asiatiques au ralenti
Au Bangladesh principal acheteur de coton africain, les importations ont chuté pour cause de crise économique. Résultat le coton d’Afrique de l’Ouest s’accumule dans les ports. Les capacités financières du Pakistan sont telles que les importations se sont également effondrées. En Indonésie elles devraient atteindre leur plus bas niveau depuis 1990 selon l’USDA.
Les filatures turques ne se portent pas mieux que les filatures asiatiques. Elles pourraient selon les prévisions américaines consommer 1 million de balles en moins cette année.
Surproduction par rapport à la demande
En face l’offre en coton ne manque pas. Malgré des productions décevantes notamment en Côte d’Ivoire et au Mali, mais aussi en Inde, elle s’annonce bonne grâce aux productions australiennes et brésiliennes qui vont rééquilibrer la balance. Et même si ce n’était pas le cas, vu l’état des besoins, le constat resterait certainement celui d’une surproduction par rapport à la demande assure un expert de la filière.
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Dans ce contexte les prix sont essentiellement guidés par les mauvaises nouvelles macro-économiques. Le coton fléchit de semaine en semaine, « tout en restant à un prix excellent », commente un de nos interlocuteurs.
Le début du ramadan ne devrait pas inverser la tendance des cours : il est synonyme d’une activité qui ralentit, ce qui risque de tirer un peu plus vers le bas, la demande des deux gros consommateurs que sont le Bangladesh et le Pakistan.
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