Cobalt: l'irrésistible ascension de l'Indonésie

L’Indonésie ambitionne de produire 20% du cobalt mondial en 2030. L’archipel reste encore loin devant la République démocratique du Congo, mais Djakarta a réussi à se hisser à la deuxième place du podium des producteurs, occupée jusque-là par l’Australie. 

Du cobalt issu d'appareils électroniques recyclés. © Copyright Business Wire 2023.

Après avoir développé sa filière nickel, l’Indonésie ambitionne de devenir un géant du cobalt, et l’un ne va pas sans l’autre puisque c’est grâce à ses gisements de nickel que l’archipel est aujourd’hui capable d’augmenter sa production de cobalt, qui en est un sous-produit.

La part de l’Indonésie dans l’offre mondiale est de 5% pour l’instant, soit une production annuelle de 9 500 tonnes, mais le pays est en capacité de multiplier par dix sa production d’ici 2030, selon l’Institut du cobalt. Les autorités indonésiennes ambitionnent elles de prendre 20% des parts de marché à cette échéance, dans un contexte toujours ultra-dominé par la République démocratique du Congo qui fournit les deux tiers du cobalt mondial.

Et la volonté indonésienne a déjà payé. L’archipel a réussi à devenir le deuxième producteur mondial en 2022, devant l’Australie, selon les données communiquées par l’Institut du cobalt. Et le potentiel de croissance est tel que le pays est aujourd’hui considéré comme le marché à suivre. 

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La Chine, un partenaire précieux

La montée en puissance de l’archipel est étroitement liée à la forte présence d’investisseurs chinois qui ont l’expertise nécessaire pour extraire le cobalt des gisements de nickel et qui sont aussi en lien direct avec l’industrie du raffinage chinoise. L’empire du milieu est en effet le plus gros raffineur au monde (76%) de cobalt et donc le premier acheteur de minerai brut, devant la Finlande qui raffine 10% du cobalt.

Le modèle indonésien pose cependant une nouvelle fois la question de la dépendance à la Chine : la croissance de la production indonésienne devrait très largement profiter à des intérêts chinois et non pas aux puissances qui souhaitent diversifier leur source de minerai et leur fournisseur de minerai raffiné.

L’augmentation rapide de la production pose aussi la question de son impact environnemental et social. L’Institut du cobalt s’inquiète en particulier de la multiplication d’incidents graves, que ce soit en matière de sécurité des personnes et du traitement des déchets. La demande en cobalt doit doubler d’ici 2030 avec une croissance annuelle de 10%, la demande pour les batteries électriques étant toujours le principal moteur de la demande.

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