Chronique des matières premières

Les cotonniers africains en ordre de bataille

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Après une année catastrophique pour la production, la filière coton du continent africain se met en ordre de bataille. L'Association cotonnière africaine vient de renouveler ses instances, avec l'intention de redonner des couleurs à la filière.

Un jeune homme emballe une charrette de coton dans un champ à l'extérieur de Kita, le 17 janvier 2022. Avec la fermeture des frontières imposée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'exportation du coton, l'une des principales sources d'approvisionnement du Mali revenu, se complique.
Un jeune homme emballe une charrette de coton dans un champ à l'extérieur de Kita, le 17 janvier 2022. Avec la fermeture des frontières imposée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'exportation du coton, l'une des principales sources d'approvisionnement du Mali revenu, se complique. AFP - FLORENT VERGNES
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Le coton africain n'a pas à faire sa promotion, il trouve toujours preneur. En revanche, la filière a besoin de soutien. Alors pour rebondir après deux années de pandémie et une dernière campagne très décevante, l’Association cotonnière africaine resserre les rangs et en appelle à toutes les énergies.

Avec une équipe renouvelée et des instances internes remodelées, l'ACA sonne le clairon et affiche une nouvelle volonté de s'attaquer aux défis du moment : que soit la lutte contre le jassyd, cet insecte qui a ravagé la dernière production, l'augmentation et la stabilisation du prix au planteur, l'amélioration variétale, ou encore la réduction des coûts d'acheminement du coton.

Créer de la valeur ajoutée et décarboner la filière

Autre sujet incontournable pour la filière, la décarbonation, ou comment transformer le coton sur le continent pour éviter qu'il fasse le tour de la terre avant d'être commercialisé sous forme de t-shirts ou de jeans ?

Après la Côte d'ivoire dans les années 90, le Bénin s’est investi dans le filage et le tissage local. Sera-t-il un modèle pour les pays voisins ? Aujourd'hui la plupart des unités industrielles existantes sur le continent n'ont pas la taille nécessaire pour être compétitives.  « C'est bien beau de produire du coton, mais il nous faut aussi créer plus de valeur ajoutée » ajoute Ibrahim Malloum, secrétaire général de la CotonTchad, et nouveau président de l'ACA désigné la semaine dernière.

À lire aussi : Le Mali cède sa place de premier producteur africain de coton au Bénin

Régler les contentieux sur le continent ?

Dans un autre registre, l'Association cotonnière africaine n'exclut pas de mettre en place demain sa propre chambre arbitrale pour résoudre les différends entre acheteurs et vendeurs. Aujourd'hui, les contentieux commerciaux liés au coton africain sont tranchés par des règles européennes ou internationales selon les contrats signés. 

En attendant ces projets au long cours, la filière tente de se relever d’une année noire. La dernière production n'a pas seulement été en chute libre sur le continent, elle peine aujourd’hui à être embarquée dans les ports. Car le coton a été vendu alors que les cours étaient au plus haut. Mais en pleine crise économique, les gros clients du coton africain comme le Bangladesh, peinent à débloquer les fonds pour honorer leurs contrats.

Où sont passés les acheteurs de coton ?

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