Karité: une campagne portée par la hausse des prix du cacao

La hausse des prix du cacao devraient fortement bénéficier à la filière du karité cette année. Une bonne nouvelle alors que la récolte commence en Afrique de l’Ouest, le bassin de la production mondiale. 

Noix de karité utilisées pour fabriquer de l'huile à Bamako et dans d'autres villages du Mali. (Image d'illustration) © John images / Getty Images

La récolte des noix de karité ne fait que commencer mais la campagne de commercialisation qui va débuter d'ici à la fin de l'été s’annonce prometteuse. Car la demande de karité et donc son prix est très lié au marché du beurre de cacao parce que le beurre de karité est utilisé comme substitut dans les produits chocolatés. Quand le prix du beurre de cacao monte, celui du beurre de karité suit la tendance. 

Ce climat à la hausse est alimenté par les stocks qui sont assez limités cette année. Les transformatrices qui sont à l'œuvre en ce début de campagne en font les frais et paient des prix très élevés pour s'approvisionner.

L'insécurité pèse sur la récolte malienne et burkinabé

La crainte de voir la production baisser au Burkina Faso et au Mali à cause de l'insécurité peut peser aussi dans la balance, car ces deux pays sont les principaux exportateurs. En cas d'insécurité, cela s'est vu au Nigeria, les femmes s'éloignent ont tendance à délaisser la cueillette en forêt et en brousse et se limitent au karité qui pousse dans les champs.

Dans ce contexte poussé par la hausse des prix du cacao qui dépassent les 3 000 dollars la tonne, le prix des amandes de karité commercialisées devrait dépasser 200 francs CFA le kilo en cette année 2023, selon le service d'information agricole N'Kalo. Un prix deux fois plus haut qu'il y a cinq ans, mais qui reste bien en deçà de ce que peuvent offrir d'autres cultures.

Même si les signaux sont bons, les prix effectivement payés dépendront aussi de la stratégie des deux poids lourds du secteur, le danois AAK et l'Américain Bunge. « Ils ont démontré par le passé qu'ils étaient capables de se mettre d'accord pour ne pas augmenter leurs prix d'achat localement. Ce qui freine la transmission de la hausse des prix au producteur », explique Pierre Ricau analyste de N'kalo.