Le géant allemand du cuivre Aurubis arnaqué
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Plus de 100 millions d’euros de pertes. Des résultats pour 2023 remis en cause. Premier producteur de cuivre en Europe et deuxième au monde, le groupe allemand Aurubis a été victime d’un énorme vol, et ce, malgré des contrôles renforcés.
Basé à Hambourg, Aurubis ne produit pas seulement du cuivre à partir de minerai qu’il achète, mais il est aussi actif dans le recyclage. Le géant européen extrait du cuivre, de l’argent et de l’or de déchets électriques et électroniques qui lui sont apporté. Et c’est précisément dans cette activité qu’une immense fraude vient d’être mise au jour.
Complicités internes
À chaque livraison, les fournisseurs sont payés en fonction de la teneur en métaux des volumes apportés. Une teneur estimée sur la base de l’analyse d’un échantillon. Aurubis a constaté qu’il y avait des différences considérables entre la quantité de métaux qu'il s’attendait à récupérer et celle finalement obtenue. La tromperie porterait à la fois sur le volume de déchets livré pour être recyclé et sur leur teneur réelle en métaux.
L’écart est tel que la société a lancé un inventaire approfondi de ses stocks qui doit durer jusqu’à la fin du mois de septembre. Avant même la fin de cet audit, Aurubis a dès la semaine dernière pris les devants et communiqué sur ce qui s’apparente à une fraude organisée, impliquant des complicités au sein de la société. Le groupe allemand estime que le préjudice pourrait se monter à plus de 100 millions d’euros.
Bourse de Francfort
Aurubis a réagi en revoyant à la baisse son bénéfice d’un demi-milliard d’euros prévu au départ pour cette année. Le cours de son action à la bourse de Francfort a reculé de 18% après cette annonce. Une baisse inédite depuis huit ans.
Ce n’est pas la première arnaque dont est victime la société. En juin, on apprenait déjà qu’une bande organisée avait volé durant des années sur le site de l’entreprise des produits contenant des métaux précieux pour un montant de 20 millions d’euros. Des perquisitions avaient débouché sur l’arrestation de salariés et d’anciens collaborateurs d’Aurubis. L’entreprise estime que les deux affaires ne sont pas liées.
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