Chronique des matières premières

Cuivre: de nouveaux records de prix à venir?

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Le rebond de la demande chinoise au premier trimestre fait repartir les prix du cuivre dans un contexte où les stocks de métal rouge sont en chute. 

Une mine de cuivre dans le sud-est de la RDC (image d'illustration).
Une mine de cuivre dans le sud-est de la RDC (image d'illustration). AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU
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La Chine n’a pas dérogé à la tradition. Après les festivités du Nouvel An lunaire, l’activité industrielle a connu un rebond en février et avec elle, la demande en cuivre. Le mois de mars a été marqué par un ralentissement, mais si la demande chinoise se consolide, les stocks de métal rouge connus pourraient fondre d’ici le troisième trimestre. Ils sont tombés en ce début d’année à leur plus bas niveau saisonnier depuis 2008, selon les experts invités au sommet des matières premières organisé par le Financial Times à Lausanne, fin mars. Une chute qui se serait accélérée ces dernières semaines et qui laisse aujourd’hui peu de marge de manœuvre en cas de forte demande imprévue.

La décarbonation, moteur de la demande de demain

En fin de semaine dernière, le contrat pour une livraison de cuivre dans trois mois se négociait à la bourse des métaux de Londres (LME) à plus de 9 000 dollars la tonne, soit 30% de plus depuis sa dégringolade qui a suivi la guerre en Ukraine. Trafigura, le plus grand négociant au monde de cuivre, table sur une hausse qui va se poursuivre, au-delà de 10 000 dollars la tonne, voire jusqu’à 12 000 dollars. Goldmann Sachs va même jusqu’à parier sur 15 000 dollars la tonne en 2025.

Pour les plus alarmistes, cette hausse des prix ne reflèterait même pas ce qui se profile à l’avenir, mais juste la tension actuelle du marché. La demande devrait en effet être alimentée par l’essor des énergies renouvelables. Une tendance qui sera consommatrice de cuivre, pour transporter l’électricité générée. Ira-t-on pour autant vers une demande de 40 millions en 2030 contre 25 millions de tonnes en 2021, comme le prévoit Robert Friedland, fondateur d’Ivanhoé Mines et découvreur de la mine de Kamoa en République démocratique du Congo ?

Même si la demande ne va pas jusqu’à doubler, la question est de savoir quand le déficit entre l’offre et la demande débutera, et de quelle ampleur il sera.

Des capacités de production en RDC

Certaines mines peuvent encore augmenter leur capacité, comme celle de TFM en République démocratique du Congo, mais rares sont celles à pouvoir pousser leur cadence de production. Il est aussi difficile de compter sur d’autres projets à court terme, en raison des années nécessaires au démarrage d’une nouvelle mine.  

« Le gros gisement potentiel » est celui du recyclage, explique un des auteurs du rapport Cyclope, revue française de référence sur le marché des matières premières dont le prochain numéro sortira au mois de juin. Mais il ne pourra se développer que si les prix continuent de grimper. Une perspective qui pourrait aussi doper en théorie les investissements miniers.

► À lire aussi : Récession économique, la preuve par le cuivre

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