Chronique des matières premières

Après deux années de hausse, le prix de la banane devrait baisser en 2024

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Après deux années de hausse, le prix de la banane subit de plein fouet la pression des mesures anti-inflation des supermarchés. Le carton de bananes n'échappera pas à une baisse des prix en 2024.

Selon les grands distributeurs, la baisse des intrants et des taux de fret justifierait cette pression sur les prix.
Selon les grands distributeurs, la baisse des intrants et des taux de fret justifierait cette pression sur les prix. © CC0 Pixabay/Alicja
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La période faste n'aura duré que deux ans, une période pendant laquelle le prix du carton - 18 kg - de bananes a oscillé entre 14 et 15 euros. Mais les négociations commerciales qui se terminent avec la grande distribution européenne pour l'année prochaine laissent peu d'espoir de voir l'embellie se prolonger.

Les supermarchés sont à l'affut du moindre centime, et veulent montrer qu'ils participent à la déflation, et « comme souvent, c'est la banane qui va trinquer », résume Denis Loeillet, économiste de la filière banane au CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

La banane sera plus touchée

Pour justifier cette pression sur les prix, les grands distributeurs mettent en avant la baisse des intrants et des taux de fret. Une baisse indéniable sur ce dernier point pour les liaisons avec la zone dollar, c'est-à-dire le continent américain, mais en Afrique, où les rotations maritimes sont moins nombreuses, les prix du transport pèsent plus qu'ailleurs sur les matières premières. La banane africaine va donc souffrir un peu plus que les autres l'année prochaine, puisqu'elle va devoir s'aligner sur les prix d'un marché mondialisé.

La filière en amont a d'autant plus de mal à accepter la baisse des prix qui se profile qu'elle est soumise à de plus en plus d'injonctions, en termes de durabilité ou encore de biosécurité pour prévenir le développement de maladies, précise Denis Loeillet. Autrement dit, les contraintes sont de plus en plus nombreuses, pour un prix qui lui ne va pas être revalorisé, au contraire. 

Un euro de moins par carton

Même s'il est encore trop tôt pour anticiper la vitesse à laquelle les prix vont chuter, la baisse devrait être a minima d'un euro par carton en 2024, selon l’économiste.

Ce retournement de situation s'accompagne d'un autre changement de fond : le marché a tendance à devenir plus rigide. La commercialisation des fruits via des contrats annuels se généralise petit à petit, à des prix donc négociés à l'avance. Ce qui laisse moins de volumes disponibles pour des ventes ponctuelles au prix du marché à un « instant T » - « prix spot » -, des prix parfois plus avantageux pour l’exportateur.

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