Chronique des matières premières

Le soja au plus bas depuis deux ans

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Après la sècheresse, la pluie sur les zones de production de soja au Brésil soulage les marchés. Les cours ont atteint cette semaine leur plus bas niveau depuis deux ans.

Un champ de culture du soja. (Image  d'illustration)
Un champ de culture du soja. (Image d'illustration) Getty Images/Cavan Images RF - Cavan Images
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Les précipitations étaient insuffisantes depuis des mois, mais la pluie a fini par tomber sur les grandes régions de production du soja, en particulier dans le Mato Grosso, où est cultivé un quart de l'oléagineux. Cette « pluie », dans la période critique pour la culture, qui court du 20 décembre au 15 janvier environ, était ce qui pouvait arriver de mieux aux agriculteurs, après une trop longue sècheresse.

Le Brésil évite le « pire »

Pour le premier producteur et exportateur mondial de soja, c'est donc le soulagement. Même si la production a été revue à la baisse de 4% par l'agence agricole nationale  (CONAB) et qu'elle sera peut-être aussi réévaluée ce vendredi par le ministère américain de l'Agriculture (USDA), la récolte à venir reste qualifiée de « monstre ».

« Le pire aurait été un Brésil en dessous des 150 millions de tonnes », explique un analyste, ce qui ne devrait pas être le cas. Selon les chiffres officiels brésiliens, la production est pour l'heure évaluée à 155 millions de tonnes, avec des exportations qui pourraient atteindre 98 millions de tonnes. De quoi rassurer les opérateurs qui scrutaient la météo depuis des semaines.

Ces perspectives du côté de la production brésilienne s'ajoutent au rebond de l'Argentine et au bon potentiel du Paraguay et de l'Uruguay. Selon les dernières estimations de l'USDA, la production cumulée des trois principaux pays exportateurs sud-américains pourrait être en hausse de 25 millions de tonnes par rapport à l'année dernière.

« Panique » aux États-Unis

Ces prévisions optimistes s'accompagnent d'une décélération des achats de soja de la Chine, après plusieurs mois de rythme soutenu. Et même si les importations de l'Empire du Milieu restent dans la moyenne, cela suffit à alimenter un peu plus la baisse des cours.

Cette baisse est particulièrement marquée à Chicago, bourse de référence pour les matières premières agricoles. « Les États-Unis ont pris du retard dans leurs exportations de soja, aujourd'hui, ils paniquent », résume un de nos interlocuteurs : ils savent qu'une bonne production finalement au Brésil veut aussi dire des parts de marché en moins.

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