Le marché mondial de la banane à la croisée des chemins
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C’est l’un des rendez-vous très attendus par les producteurs de banane du monde entier : le Forum mondial de la banane s’est ouvert ce mardi à Rome. Une réunion qui intervient alors que le marché est en pleine crise. Le bras de fer entre les pays producteurs et la grande distribution se poursuit. Au point que plusieurs associations d’exploitants, dont celles de Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Ghana, s’unissent pour réclamer des prix justes.

Coût du transport, des engrais, du pétrole jusqu'au carton d'emballage des bananes... Les frais de production du fruit n'ont cessé d'augmenter depuis 2020. Et un constat, les prix d'achat des grandes surfaces européennes ne sont tout simplement pas suffisants. « Ils ne permettent pas d'absorber les coûts de production » résument plusieurs associations d'exportateurs et d'exploitants. Organisations d’Équateur, de Colombie, du Guatémala, du Pérou, mais aussi de Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Ghana, toutes ont signé une déclaration commune quelques jours avant l’ouverture du Forum mondial de la banane.
Dans le texte, il est surtout question du prix. Souvent utilisée par la grande distribution européenne comme produit d’appel, la banane est achetée à moindre coût. En 2021 elle avait atteint son prix le plus bas : 11,40 euros le carton de 18 kilos. Même s’il a pris 4 euros depuis, le constat est sans appel : en huit ans, la valeur du kilo de banane a perdu 20%. Autre phénomène qui tire les prix vers le haut : la sur-certification imposée par les détaillants européens. Un empilement de normes dont les producteurs réclament la rationalisation.
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Un prix équitable
Autant de sujets qui sont être au cœur du forum mondial de la banane où il est question de prix, de prix équitable demandé par la filière, avec l’utilisation d’une nouvelle méthode de calcul. Une demande « un peu utopique », selon Denis Lœillet, économiste de la filière banane au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), mais qui a quand même le mérite « de poser la question du coût minimum ». Une prise de conscience « intéressante et indispensable » estime-t-il.
Une prise de conscience qui a déjà commencé en Côte d’Ivoire par exemple. La semaine dernière, plusieurs acteurs de la filière se sont réunis avec six grands acheteurs européens et sont parvenus à un accord pour un « salaire décent dans le secteur ».
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